Navin Ramgoolam est rentré au pays dans la nuit de samedi à dimanche. Après avoir été guéri de la Covid en Inde, le leader du PTr a d’une certaine manière remobilisé ses partisans. La décision de ne pas élire un leader intérimaire s’est avérée une décision sage, laissant ainsi aucune frustration, tant ce fauteuil de leader est convoité aussi bien par les anciens que les nouveaux. Sauf que Navin Ramgoolam a une tout autre idée et tout le monde est impatient de connaître son plan pour les prochaines élections générales. Malgré les rumeurs, tout porte à croire que le PTr ira seul, avec un Premier ministre en transition. Ce qui serait a l’avantage de Navin Ramgoolam et de tous ces fidèles membres. D’ailleurs, autre son de cloche rouge serait un découpage de tickets trop conséquent dans l’optique d’un regroupement total de tous les partis de l’opposition. Selon certains, cette configuration est trop compliquée et serait vouée à l’échec. Par contre, le PTr semble désormais enclin à suivre le modèle orange, ce qui a d’ailleurs était le choix gagnant pour Pravind Jugnauth en 2019. Ainsi, les trois blocs avaient décidé de faire cavalier seul (à l’exception du PTr qui était en coalition avec le PMSD) et c’est le parti qui a pris le plus gros risque, mettant en scène une équipe jeune, qui a pu se démarquer.

Qu’en est-il des élections municipales ? L’Attorney General Maneesh Gobin avait précisé que le Local Government (Amendment) Bill, a été proposé en prenant en compte les règles de la Constitution, qui permettent d’étendre les élections au-delà de 5 ans notamment dans des circonstances d’urgence publique. C’était lors des débats parlementaires le 18 mai dernier. « We draw our inspiration directly from the constitution », avait-il déclaré. Ce changement, aujourd’hui, joue en faveur du gouvernement qui a le contrôle du ‘timing’. Plus le temps passe, plus l’opposition se divise-t-elle ? Le PMSD a perdu quelques troupes et il en est de même pour le MMM. Or les représentants de ces derniers avancent que cela n’a aucun impact sur le parti car, selon eux, d’autres adhérents souscrivent à leur idéologie.

Les appels publics des BBBD (Bérenger Bodha Bhadain Duval) pour que le PTr réintègre leur rassemblement n’ont pas eu de réponse positive jusqu’ici. La base rouge est d’avis que c’est un aveu de ces derniers quant à leur degré de sérénité pour affronter d’une part le PTr et d’autre part le MSM. Ce qui signifie que, dans une telle conjoncture, c’est le MSM qui tire les ficelles avec en face un challenger rouge, même si Navin Ramgoolam ne fait pas toujours l’unanimité. Le gouvernement, malgré la Covid, projette une relance de l’économie surtout avec la campagne vaccinale qui a été un franc succès, tout comme le timing de la réouverture des frontières et la sortie sous administration d’Air Mauritius. D’autant plus que l’aide apportée aux entreprises et à la population a été classée par la Banque mondiale au 4e rang au niveau global (en termes de % sur le PIB). Le gouvernement accentue sa position, celle de soutenir la population avec des engagements sociaux forts.

Le timing des élections municipales est ainsi le joker pour contrecarrer les BBBD, qui se cherchent toujours, tandis que le PTr affiche plus de sérénité, en attendant le ‘move’ de Navin Ramgoolam. Ce ‘move’, notons-le, aura un impact sur la tournure des prochaines échéances nationales.

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