« Je ne courberai pas l’échine » devant le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Sir Anerood Jugnauth maintient la position adoptée sur le dossier Chagos : celle de la fermeté. D’autant, dit le Premier ministre, qu’« il est très clair que le Royaume-Uni ne compte pas rendre » l’archipel.

« Notre combat est juste », a répété pour le chef du gouvernement. « Je ne compte pas capituler » devant deux nations qui « prétendent promouvoir la justice, les droits humains et l’Etat de droit mais se comportent de manière dictatoriale », a déclaré SAJ. Qui ajoute qu’en dépit du communiqué conjoint des deux grandes puissances, nos relations avec elles « demeurent fortes ».

Lors de sa Private Notice Question, Paul Bérenger a aussi voulu savoir si, outre les « menaces » de la semaine dernière par voie de communiqué, il y a une quelconque indication que les USA pourraient utiliser l’African Growth and Opportunity Act, qui facilite nos exportations vers le marché américain et renouvelée en 2015, comme levier « pour obtenir ce qu’ils veulent ». Le Premier ministre a répondu par la négative.

L’appel des Chagossiens

L’ultimatum qu’il a donnée à Londres pour l’initiation de discussions sur un retour de l’archipel à Maurice expire demain. Il a aussi écrit à Barack Obama pour solliciter une rencontre, courrier qui est resté lettre morte.

Le leader du MMM l’a aussi interrogé pour savoir si les procédures avaient été enclenchées pour porter une résolution devant les Nations unies contre le Royaume-Uni sur la question de la souveraineté, cette année.

Le Premier ministre a esquivé la question. Il a toutefois affirmé à plusieurs reprises : « Nous ferons tout ce qui est nécessaire. »

L’Etat se prépare-t-elle à réagir suivant la décision, très attendue, de la Cour suprême de Londres demain quant à un possible retour des Chagossiens sur l’archipel ? a demandé le leader de l’opposition. « Notre ambassade suit la situation », a répondu SAJ. « Mais on m’a dit qu’il est probable que les Chagossiens vont perdre. » Il faudra atte

[blocktext align=”right”]Les Britanniques peuvent :
– suivre l’exemple de la Norvège et rejoindre le European Economic Area.
– faire comme la Suisse et négocier des accords bilatéraux avec les membres de l’Union européenne (UE).
– adopter le modèle turc, soit la mise en œuvre d’une Union douanière avec l’UE.
– se soumettre aux règles de l’Organisation mondiale du Commerce pour l’accès aux marchés.
– établir un accord spécial avec l’UE pour maintenir le libre-échange.[/blocktext]ndre le verdict, poursuit-il, avant de pouvoir décider de la marche à suivre.

5 options pour le Royaume-Uni

Le Brexit a été l’autre volet de cette PNQ, et sera à l’agenda du prochain comité mixte privé-public présidé par le Premier ministre. Cette instance se réunit bientôt.

Le comité technique mis en place vendredi par le ministre des Finances et réunissant les secteurs public et privé a identifié cinq options possibles qui s’offrent au Royaume-Uni (voir encadré ci-contre). Et soumis quelques propositions pour faire face, secteur par secteur, aux conséquences du retrait du Royaume-Uni de la zone Europe.

Peu importe le cas de figure, fait ressortir le chef du gouvernement, il faudra attendre que les Britanniques lancent le processus de sortie. Or, son homologue David Cameron a déclaré que cette tâche reviendrait à son successeur, soit vers octobre de cette année.

Un PM «cool»

Maurice, entre-temps, poursuivra sa stratégie de diversification des marchés d’exportation et touristiques. Une stratégie, glisse le chef du gouvernement, initiée par son fils en 2010 quand il était également aux Finances.

Le leader mauve, qui insiste sur l’urgence de la situation, n’a pas manqué de commenter « l’attitude cool » du Premier ministre. « Le leader de l’opposition donne l’impression qu’il est le seul à se faire du souci », a lâché, sarcastique, SAJ.

Ravi Rutnah a, lui, fait remarquer que ce processus pourrait prendre jusqu’à dix ans, à en croire des observateurs. « To pe gagn traka to paspor-la », lui a lancé Veda Baloomoody, provoquant des ricanements de part et d’autre de la chambre.

« Si cela s’avère, a dit SAJ en répondant à l’interpellation, nous aurons beaucoup plus de temps. » En notant cependant que le référendum n’a pas force de loi et doit être approuvée par la Chambre des communes. Celle-ci étudiera d’ailleurs aujourd’hui la pétition réclamant un second référendum. « Nous comptons renforcer nos relations avec le Royaume-Uni et l’UE », soutient SAJ.

« Nos missions diplomatiques à Londres et Washington doivent être exploitées au maximum », a fait remarquer Paul Bérenger. Que ce soit sur le dossier du Brexit ou des Chagos. Surtout au vu des changements qui interviendront sur l’échiquier politique aux States, en Allemagne et en France l’année prochaine.

Le Premier ministre a aussi retenu la suggestion de Shakeel Mohamed pour une réunion des chefs d’Etat des pays ACP pour discuter des nouveaux accords à être négociés avec le Royaume-Uni dès octobre.

Photo d’archives : Le Premier ministre sir Anerood Jugnauth.

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