Certes, il y a eu une baisse radicale de presque 50% dans le prix des carburants au niveau mondial. Toutefois, cela n’a pas été le cas à Maurice. Sans une augmentation de la contribution au Build Mauritius Fund (BMF), les prix du diesel et de l’essence auraient baissé de Rs 9,70 et Rs 9,60 respectivement. C’est ce qui ressort de la réponse du ministre du Commerce, Ashit Gungah, à la Private Notice Question de Paul Bérenger, ce mardi.

Pourquoi le prix de l’essence et du diesel n’a-t-il pas baissé de façon conséquente sur le marché mauricien ? Alors que les cours sur le marché international ont chuté, il y a eu une hausse dans les prélèvements à Maurice. De plus, le prix des carburants est réglementé par les Consumer Protection Regulations de 2011. Un règlement qui ne permet des fluctuations de prix que dans certaines conditions précises.

Ashit Gungah concède cependant que le système en vigueur doit être revu. Pour cela, le ministre du Commerce et de l’Industrie a annoncé la mise sur pied d’un comité technique. Celui-ci sera chargé de proposer un nouveau système de fixation des prix qui devrait permettre au consommateur de payer son carburant à un prix reflétant les réalités du marché international.

Pour le ministre, l’idéal serait de créer une « win-win situation » permettant aux consommateurs ainsi qu’à la State Trading Corporation (STC) de sortir gagnants. Les uns en effectuant des économies sur leurs factures et pour l’institution en maintenant des finances saines.

Il y a différents prélèvements qui sont effectués sur le prix des carburants à Maurice. Le principal étant les Rs 4 de contribution au BMF. Ashit Gungah prévient que même si certains impôts sont enlevés, d’autres resteront. Car certains d’entre eux contribuent à financer des infrastructures essentielles comme le réseau de distribution d’eau.  C’est le même raisonnement qui a motivé l’augmentation de 5 sous à 16 sous au fonds Rodrigues transportation and Storage. Ces prélèvements permettent, en effet, de subventionner le prix du gaz ménager, du riz ration et du ciment.

Toutefois, à toute chose malheur est bon.  En effet, avec le niveau de prix actuel des carburants, la STC a enregistré des surplus de Rs 428 millions pour la période de janvier à juin 2015 alors que les bénéfices pour toute l’année 2014 se chiffraient à Rs 442 millions. Du coup, la STC est assise sur des réserves d’un peu plus de Rs 3 milliards au 30 juin 2015. De cette somme, Rs 1,45 milliard seront reversées au gouvernement, qui les utilisera pour financer son Public Sector Investment Programme.

Photo d’archives : Ashit Gungah, ministre du Commerce et de l’Industrie.

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