La 15e édition du rapport sur les inégalités hommes-femmes du Forum économique mondial, connu comme le Global Gender Gap Report 2021, révèle que la pandémie a retardé des années d’efforts pour réduire l’écart entre les sexes. Alors que l’impact de la pandémie COVID-19 continue de se faire sentir, l’écart mondial entre les sexes a augmenté d’une génération, passant de 99,5 ans à 135,6 ans. Le rapport, qui en est maintenant à sa 15e année, évalue l’évolution des écarts entre les sexes dans quatre domaines : la participation économique et l’opportunité ; le niveau de scolarité ; la santé et la survie et l’autonomisation politique. Il examine également les facteurs des écarts entre les sexes et décrit les politiques et les pratiques nécessaires pour une reprise intégrant le genre.

Les écarts entre les sexes dans l’éducation et la santé sont toutefois presque comblés. Dans le domaine de l’éducation, alors que 37 pays ont atteint la parité entre les sexes, il faudra encore 14,2 ans pour combler complètement cet écart en raison du ralentissement des progrès. Dans le domaine de la santé, plus de 95 % de cet écart entre les sexes a été comblé, enregistrant une légère baisse depuis l’année dernière. Les progrès vers la parité entre les sexes stagnent dans plusieurs grandes économies et industries. Cela s’explique en partie par le fait que les femmes sont plus fréquemment employées dans les secteurs les plus durement touchés par le confinement combiné aux pressions supplémentaires liées à la fourniture de soins à domicile.

En effet, les répercussions de la crise sanitaire ont ainsi été plus sévères pour les femmes qui ont été plus nombreuses à perdre leur emploi, en partie en raison de leur surreprésentation dans des secteurs liés à la consommation qui ont été les plus directement affectés par les mesures de confinement. Les Émirats arabes unis figurent parmi les États ayant enregistré le plus de progrès en un an, comme la Serbie ou le Togo, note le rapport. A l’échelle mondiale, pour la douzième année consécutive, l’Islande s’est maintenue en haut du classement, restant le pays le plus égalitaire au monde. Elle est suivie par la Finlande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande et la Suède.

L’Allemagne est classée 11e au niveau mondial, devant la France (16e), le Royaume-Uni (23e), le Canada (24e) et les États-Unis (30e). En bas du classement on retrouve la Syrie (152e), suivie du Pakistan (153e), de l’Irak (154e), du Yémen (155e) et de l’Afghanistan (156e). Les secteurs les plus touchés par les confinements sont ceux qui emploient le plus de femmes. La crise les a donc davantage fragilisées que les hommes. Maurice s’est classé 110e sur 156 pays, contre 88e en 2006. Pour la participation et les opportunités économiques, Maurice s’est classé 118e. Des notes de 78, 1 et 105 ont été attribuées aux critères restants, notamment le niveau d’éducation, la santé et la survie et la politique d’autonomisation respectivement.

Le changement de score entre les critères est indiqué ci-dessous :

Global Gender gap score
Classement 2006 : 88e, Classement 2020 : 110e

Participation et opportunités économiques
Classement 2006 : 95e, Classement 2020: 118e

Niveau de scolarité
Classement 2006 : 65e, Classement 2020: 78e

Classement santé et survie
Classement 2006: 1er, Classement 2020: 1er

Autonomisation politique
Classement 2006 : 73e, Classement 2020: 105e

L’autonomisation politique a connu la plus forte baisse de rang, principalement attribuée au nombre de femmes aux postes ministériels et au parlement. Si nous ne regardons que la région subsaharienne, Maurice se classe 21e sur 35 pays, les pays les mieux classés étant la Namibie, le Rwanda, l’Afrique du Sud et le Burundi. Les rangs les plus bas ont été attribués à la République démocratique du Congo, au Mali et au Tchad. L’espérance de vie en bonne santé des hommes et des femmes est la plus élevée au Cap-Vert et à l’île Maurice, où les deux sexes devraient vivre plus de 60 ans à la naissance. En termes de niveau d’instruction, l’Afrique subsaharienne est en retard sur les autres régions, avec seulement 84,5% de cet écart comblé à ce jour. Néanmoins, six pays ont comblé 99% de cet écart et ont presque atteint la disparité entre les sexes dans l’éducation, à savoir le Botswana, le Lesotho, la Namibie, l’Afrique du Sud, Maurice et Eswatini.

Maurice a obtenu un score relativement faible pour l’écart entre les sexes dans la population active. Un des deux pays avec moins de 70% de l’écart entre les sexes dans la participation au travail a été comblé. Le pourcentage de femmes dans la population active mauricienne est de 52,8%, avec un écart de 66% comblé jusqu’à présent et ce chiffre est de 36,4% des femmes dans la population active, ce qui correspond à un écart entre les sexes de 62% pour le Sénégal.

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