L’ambiance était plutôt calme à l’Assemblée nationale, aujourd’hui. Si le MMM et le Parti travailliste ont boycotté la séance, en solidarité avec Touria Prayag, la présence du Mouvement patriotique n’est pas passée inaperçue.

Roshi Bhadain a ainsi salué d’un « Bravo Alan ! » l’arrivée des députés du parti de la rose, Joe Lesjongard en tête. Danielle Selvon, qui siège en indépendante, était également dans l’hémicycle. Celle qui siège en indépendante doit intervenir dans l’après-midi sur l’Anti Personnel Mines and Cluster Munitions (Prohibition) Bill, deuxième projet de loi à l’agenda de ce 21 juin.

Le premier qui a été discuté : le Supplementary Appropriation  (2015) (No. 2) Bill, comme annoncé par Pravind Jugnauth il y a trois semaines. Les parlementaires ont voté, à la reprise après le déjeuner, un budget supplémentaire de Rs 1,67 milliard pour le premier semestre de 2015.

details budget suuplementaire

Ce qui retient l’attention : près de 90% de ce budget supplémentaire concernent des « investissements » consentis par le gouvernement dans le sillage de la chute du groupe BAI. Soit Rs 753 millions dans l’ex-Mauritius Post and Cooperative Bank (MPCB), Rs 700 dans l’ex-National Commercial Bank (NCB), ainsi que Rs 60 millions, à parts égales, pour consolider les capitaux propres de la National Insurance Company (NIC) et de la NIC General Insurance Co. Ltd (NICGC).

L’intervention du gouvernement, réitère Roshi Bhadain, était nécessaire pour éviter le « krach de notre système bancaire » et « l’effondrement de notre système économique ». Du reste, les investissements de l’Etat dans la NIC et la NICGC, de même que dans la MauBank (née de la fusion de la MPCB et de la NCB) rapporteront sur le long terme. Et ce sont les capitaux de ces trois compagnies, dit le ministre des Services financiers, qui serviront à repayer, par exemple, la ligne de crédit accordée au gouvernement par la Banque centrale.

Grâce aux efforts de la direction des deux compagnies d’assurance, poursuit Bhadain, la NIC détient 38% du marché des assurances-vie et la NICGC, 11% du segment santé/accident. De plus, les coûts opérationnels sont passés de quelque Rs 660 millions par an à Rs 220 millions par an.

Sunil Bholah a axé son intervention sur l’impossibilité de prévoir des budgets exacts et sur la hausse du prix des médicaments sur le marché mondial. Le ministre des Entreprises et des Coopératives a aussi pointé du doigt le fait que l’ancien régime a approuvé des budgets supplémentaires bien plus élevés pour des projets d’infrastructures, par exemple, qui, aujourd’hui, pèchent au niveau de la qualité. Alors que Bholah citait des exemples, il s’est fait rabrouer par Maya Hanoomanjee. Mahen Jhugroo de lancer alors à son collègue du MSM : « Bann-la pa la ! », en regardant du côté des travées de l’opposition.

Les demandes d’éclaircissement des députés du MP ont été nombreuses durant le Committee Stage. A tel point qu’à une énième question de Raffick Sorefan, Mahen Jhugroo a lâché : « Encore ?! »

Le budget supplémentaire a été voté sans amendement.

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