« Des efforts nationaux sont nécessaires pour assurer la survie de ce secteur majeur » qu’est l’industrie sucrière. Au Parlement, ce mercredi matin, Mahen Seeruttun était d’accord avec le leader de l’opposition Paul Bérenger qui exprimait son inquiétude, durant sa Private Notice Question, quant à l’avenir de ce pilier de l’économie mauricienne. Avec l’abolition du quota européen à partir de 2017 et la baisse du prix du sucre sur le plan mondial, la situation n’est pas simple.

Ainsi, la tonne de sucre mauricien s’est vendu à Rs 12 400 en 2014 contre Rs 15 830 l’année précédente. La production de sucre, elle, tournait autour de 400 000 tonnes avec l’exploitation de plus de plus de 49 000 arpents. S’il sera difficile pour Maurice d’influer sur le prix de vente, il nous faudra, en revanche maintenir ces chiffres de production, voire les augmenter, a indiqué Mahen Seeruttun. Pour cela, il faudra encourager les planteurs, dont les petits et moyens exploitants, à maintenir leurs exploitations au lieu d’abandonner leurs champs, poursuit le ministre.

chiffre emploi sucre

A ce titre, ces derniers reçoivent déjà une compensation via le Sugar Insurance Fund Board à hauteur de Rs 2 000 par tonne de sucre. Et le gouvernement a proposé un « one-off compensation » dans le récent exercice budgétaire, a précisé le ministre de l’Agro-industrie. Tandis que des discussions sont en cours avec le SIFB pour une compensation additionnelle.

En outre, la firme britannique Landell Mills a soumis son draft report sur le secteur, dont les recommandations sont actuellement à l’étude. Le document préconise, entre autres :

  • La préservation des terres sous culture cannière dans des zones difficiles
  • Une réforme des institutions pour réduire le cess sur les bénéfices et accorder plus de liberté dans les ventes
  • L’alignement des conditions d’emploi avec ceux des autres secteurs de l’économie mauricienne
  • Des paiements plus avantageux pour la bagasse et la biomasse dérivée de la canne
  • L’utilisation obligatoire d’un mélange éthanol-essence avec un premium pour l’éthanol
  • Une contribution plus élevée des distillateurs locaux sur l’alcool de consommation distribué sur le marché local
  • Une taxe sur les carburants fossils et l’utilisation des bénéfices pour encourager la production d’énergie à partir de la biomasse
  • L’utilisation des réserves accumulés par les producteurs au SIFB pour permettre à l’industrie, durant quelques années au moins, d’atteindre une viabilité financière pendant que ces mesures sont appliquées.

En réponse à une question de Paul Bérenger, Mahen Seeruttun a par ailleurs indiqué qu’en ce qui concerne l’exportation du sucre, le contrat du Mauritius Sugar Syndicate avec une firme allemande arrive à terme en octobre de cette année. Et que des dispositions ont été prises pour que l’exportation soit prise en charge par trois compagnies, l’une française et deux britanniques. Cela afin d’assurer un meilleur prix pour le sucre mauricien.

Il est également important, dit-il, de continuer dans la voie de la diversification, avec notamment des produits à valeur ajoutée comme les bioplastiques. A Paul Bérenger qui voulait savoir si le présent gouvernement compte reprendre le projet d’éthanol comme carburant – celui produit localement est pour l’heure destiné à l’exportation –, Seeruttun d’avancer que c’est un « projet long overdue ». Des discussions, dit-il, ont déjà été amorcées avec Omnicane qui est « disposé à en assurer l’approvisionnement sur le marché local ». « So we might very well go ahead. »

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