L’Offshore Petroleum Bill, inscrit à l’ordre du jour lors de la reprise des travaux parlementaires mardi prochain, fait débat. Si pour certains cela semble une utopie, pour d’autres, le projet est réalisable. C’est du moins l’avis du PPS Ravi Dhaliah. Selon le parlementaire, il est grand temps qu’un cadre légal soit instauré afin de réglementer l’exploration du pétrole ainsi que les gaz naturels.

Le gisement pétrolier à Maurice a-t-il été confirmé ? Qu’en est-il de la présence d’hydrocarbures dans les eaux mauriciennes ? Des questions qui restent sans réponses. Alors que les Seychelles ont déjà commencé à exploiter cette ressource, à Maurice c’est encore le flou. Selon Ravi Dhaliah, exploiter l’océan demande un travail assidu et de longues années d’études. Sans oublier qu’il faut prendre en considération l’aspect environnemental et la configuration sismique. « Afin d’explorer l’océan pour voir s’il y a bien la présence de pétrole, il faut non seulement avoir un cadre législatif mais des études entreprises par des experts qualifiés dans ce domaine. En plus des poissons et de l’écosystème marin, ces experts devront évaluer si le sol mauricien peut contenir du pétrole et s’il peut être exploité », fait-il ressortir.

Avant d’exploiter la zone avec une plateforme pétrolière, il est impératif de faire des études sismiques un peu partout à travers l’île. Des experts se penchent déjà sur la question et une étude en collaboration avec les Nations unies ainsi que le Commonwealth sont déjà sur la bonne voie. Par ailleurs, Ravi Dhaliah est catégorique. Si Maurice veut se lancer dans cette phase, il faudra revoir les lois. « Avec l’avancée technologique, si on veut exploiter de telles ressources, il faut d’abord revoir la loi. Celle-ci date des années 70 et depuis le temps, nous avons évolué. Aujourd’hui nous parlons non seulement de pétrole mais aussi de minéraux. Il y a beaucoup de possibilités. Voilà pourquoi il nous faut impérativement des études », précise-t-il.

Si le projet est réalisable, ce sera un avantage conséquent pour le pays. Toutefois, l’exploration de gisements requiert deux lois. Ravi Dhaliah stipule que le pétrole ainsi que les minéraux doivent s’inscrire sous deux différentes lois vu que ce sont deux spécialités qui requièrent deux approches différentes. Selon lui, la prospection, l’exploration et la production demeurent les maîtres mots si Maurice veut réussir dans ce domaine.

« Il nous faudra deux projets de lois séparés. De plus, si nous voulons aller vers cette industrie, il nous faut prôner la transparence et agir dans la vérité. Une étude dure deux ans maximum et si nous n’agissons pas maintenant, nous prendrons du retard. L’exploitation de gisements pétroliers demande beaucoup de précaution. L’aspect environnemental doit être bien élaboré sans oublier qu’il faut identifier les zones vulnérables au moindre changement. Ce projet devra être en accord avec l’Environment Protection Act, mais aussi avec nos lois maritimes, la biodiversité et les zones protégées », souligne Ravi Dhaliah.

Ravi Dhaliah prévient toutefois qu’avant de se lancer dans ce genre d’industrie, il faut prendre des précautions et être méticuleux. « Nous devons agir de façon avant-gardiste. Plusieurs années se sont écoulées et jamais la partie adverse n’a eu le courage de venir avec de telles idées. Zis koz boukou, me aksion zero. Ce n’est que grâce à ce gouvernement qu’aujourd’hui nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel et je n’ai pas peur de le dire. Nous avons une vision et une philosophie », affirme Ravi Dhaliah.

Des analyses ainsi que des études par de nombreux experts venant de l’Inde, de la Corée et de l’Allemagne sont actuellement en préparation. L’International Seabed Authority ainsi que le Marine Spatial Planning identifient des zones exploitables en ce sens. Si Maurice veut s’investir dans l’exploitation de son propre pétrole, il faudra attendre au moins 10 ans pour que cela se concrétise mais Ravi Dhaliah est optimiste. Maurice est déjà en communication avec divers experts afin d’apporter plus d’éclaircissements sur ce projet. Ravi Dhaliah va plus loin. « Qui sait ? Nous pourrons aussi un jour exploiter des minéraux tels que le cobalt », dit-il.

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