De grands changements sur la scène politique ont meublé, en grande partie, cette fin d’année 2014.

De belles lettres au Père Noël ont été écrites.

D’autres dites, notamment par les enfants du Kolektif Drwa Zanfan Morisien.

En espérant que ces vœux ne soient pas vains et ne restent pas à l’état de concepts.

Car ils sont forts, riches et plus que nécessaires.

De multiples chantiers doivent être investis pour une meilleure prise en charge des enfants à Maurice.

Le Kolektif Dwra Zanfan Morisien a soumis plusieurs recommandations à l’Etat. Aux Nations unies. A tous les députés mauriciens en août 2014, aux divers partis politiques avant les élections de décembre. Dans le but que ces axes soient inscrits dans les manifestes électoraux, puis mis en place.

Ces recommandations sont centrées sur l’enfant mauricien, qu’il importe de considérer comme une priorité.

Car l’enfant est une part importante de la société d’aujourd’hui et de demain. Un enfant aimé, épanoui, bénéficiant d’un système de soins adapté, se développant dans un système familial et scolaire de qualité fera un leader politique, social, économique ou religieux solide.

La place de la violence à Maurice

  • Trop nombreux sont ceux qui croient que la violence est nécessaire, qu’elle permet d’éduquer les enfants. Qu’elle fait les enfants obéir. Elle est INEFFICACE. Elle n’est jamais justifiable. Depuis les années 80, des recherches sont effectuées sur le ‘battered child’. Aucune conséquence d’aucune forme de violence n’est positive. Ni efficace. Une claque, une injure, un attouchement ne sont jamais petits, jamais bénins. La violence physique et psychologique est juste une preuve de manque d’outils, de ‘coping skills’ de toute personne qui y a recours.
  • Toute forme de violence est source de souffrance ! Les conséquences multiples, importantes, ne sont pas toutes visibles et nuisent à la construction et au développement de tout enfant victime. Les conséquences s’observent sur les plans psychologique, physique, social et sur le plan scolaire.

Outre les blessures physiques, humiliation, peur, manque de confiance en soi, dépression, troubles alimentaires, risques de comportements suicidaires 12 fois plus élevés chez les enfants victimes de violence (Turecki 2010), consommation d’alcool/ drogue, altérations au cerveau.  Le comportement agressif des enfants est lié, en grande partie, aux violences subies. A l’école : chute des résultats, échec scolaire et décrochage scolaire (Debarbieux, 2013). Les conséquences néfastes sont nettement plus exhaustives.

  • Que 2015 puisse voir interdire toute violence dans les familles et les institutions. Et que la loi puisse être appliquée dans les institutions scolaires où la violence est supposée être proscrite. Sur le terrain, c’est malheureusement loin d’être le cas.

Le système éducatif 

Que 2015 puisse être une année de changements dans le système éducatif.

  • Une année où les enfants mauriciens pourront s’exprimer à l’école. Une année où leur avis commencera à être pris en considération.
  • Et ce fameux examen de CPE… 80,27 % est le nouveau taux de réussite aux examens du Certificate of Primary Education après la proclamation des résultats de la session de rattrapage en 2014. Quid des 20 % des enfants exclus du système scolaire mauricien à environ 11 ans chaque année ? A quand l’abolition de cet examen source de stress, de dépression des enfants, de course aux leçons, d’endettement?
  • A quand les temps de réel divertissement des enfants mauriciens ? A quand les écoles qui accordent une place importante au sport, aux modes d’expression comme l’art ou le théâtre ?

La formation des officiers ou professionnels impliqués dans la protection de l’enfance

Cet axe est capital. Il est crucial que le premier ministre et tous les ministres investissent cet axe. Choisissent de le rendre primordial. Trop d’erreurs médicales sont toujours effectuées. Trop d’enfants victimes de violence physique, psychologique et sexuelle sont renvoyés dans leur milieu maltraitant sous prétexte que la personne qui les agresse a promis d’arrêter. OU qu’ils ne sont pas crus.

Il faut aider les parents dans leur parentalité. Les aider à mieux comprendre, aider et aimer leurs enfants. Et cela passe par la psycho éducation. Par une transmission d’information sur la violence, le développement de l’enfant et de l’adolescent. Entre autres.

Les axes sont exhaustifs.

La décision de mieux prendre en charge les enfants mauriciens appartient d’abord aux dirigeants politiques. Et à chaque citoyen.

A nous 2015 !

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