La Journée internationale, instaurée le 31 août, a pour objectif de sensibiliser la population aux surdoses et de réduire la stigmatisation liée à la consommation de drogues. Elle a été créée en Australie en 2001 afin de sensibiliser au problème et commémorer toutes les vies perdues par surdose. Depuis lors, de nombreuses organisations communautaires, des ONG, des hôpitaux, des centres de santé communautaire et des groupes d’usagers de drogues ont organisé de nombreuses manifestations aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie afin d’aider à réduire la stigmatisation liée aux overdoses et transmettre des informations essentielles sur les services de soutien accessibles dans les différentes communautés locales.

« A Maurice plus d’un pourcent de la population adulte consomme des produits psycho-actifs par injection. Ce qui est énorme. Parmi la population adulte, c’est quand même très important. Ce n’est pas un problème qu’on peut juste faire comme s’il n’existait pas. Aujourd’hui, le produit le plus consommé par injection est l’héroïne », fait ressortir Nicolas Ritter, fondateur de PILS. Et de poursuivre : « heureusement qu’on a un antidote qui peut inverser l’overdose qui est le Naxolone et malheureusement ce n’est pas un produit qui est suffisamment distribué au niveau médical. Il y a des gestes qui sauvent et des médicaments qui sauvent. Donc, il faudrait continuer à sensibiliser les gens et faire en sorte que le Naxolone puisse être disponible ».

Nicolas Ritter rappelle que l’overdose est une réalité à Maurice. « Tous les ans, on est fatigué de rappeler le nombre de jeunes qui meurent d’overdose. On appelle ça pudiquement à Maurice ‘œdème pulmonaire’ mais la plupart du temps c’est des overdoses. Cette journée mondiale vient nous rappeler qu’il y a un vrai problème à Maurice », dit-il. A la question, ‘est-ce que les usagers des drogues sont stigmatisés à Maurice ?’, la réponse du fondateur de PILS est on ne peut plus clair. « Nous sommes les champions de la stigmatisation dans tous les domaines, en particulier quand c’est hors de notre zone de confort. Bien sûr, les usagers de la drogue sont stigmatisés et les drogues diabolisées », a dit Nicolas Ritter.

Nicolas Ritter a rappelé que le Conseil des ministres a donné son aval sur une enquête nationale sur les personnes qui consomment des drogues à Maurice. L’enquête fournira des informations complètes, notamment les caractéristiques sociodémographiques des consommateurs de drogues, leurs conditions de vie, leur statut professionnel, l’âge auquel ils commencent à consommer des drogues, la fréquence et les habitudes de consommation de drogues et l’ampleur de la consommation de drogues. « Cela, afin d’avoir une meilleure photographie de la situation, mais on sait d’avance qu’elle n’est pas bonne », a précisé le fondateur de PILS.

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