L’enquête de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) sur la mort de Jean Caël Permes à La Bastille avance à grand pas. Les experts de la police scientifique, le Forensic Science Laboratory (FSL), ont relevé mercredi des traces de sang dans le véhicule utilisé par la Correctional Emergency Response Team (CERT) du Mauritius Prison Service (MPS) pour transférer ce présumé trafiquant de drogue de Beau-Bassin à Phoenix dans l’après-midi du mardi 5 mai.

Le FSL a eu recours au procédé BlueStar dans la soirée du mercredi 6 mai à la fois à la Prison centrale, à Beau-Bassin ; à la prison de haute sécurité de Phoenix, appelée La Bastille ; et dans ce véhicule pour y déceler d’éventuelles traces ce sang. Des tests ADN sont en cours ce jeudi 7 mai à Réduit pour déterminer si ce sang appartient bien à la victime qui a été torturée selon l’autopsie du chef du service médico-légal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, et le médecin-légiste Prem Chamane.

Le corps de Jean Caël Permes a été découvert dans le Punishment Block de l’établissement de Phoenix habituellement réservé aux fortes-têtes vers les 18h30 mardi, soit plus de quatre heures après y avoir été transféré sur l’ordre d’un haut gradé du MPS avec lequel il a eu un accrochage par le passé. C’est une équipe du CERT qui lui est « très proche » qui a été mandatée à escorter le détenu à La Bastille. Parmi, figure un officier qui a également eu un différend avec Jean Caël Permes récemment.

L’examen post-mortem par le tandem Gungadin-Chamane révèle que la victime est décédée d’un choc hémorragique même pas une heure après qu’elle ait été frappée avec un objet contondant. Du dos jusqu’aux mollets, son corps était couvert d’ecchymoses. Un poignet s’était même disloqué, sans doute en essayant de se défendre.

Reste maintenant aux hommes de l’assistant surintendant Seebaruth de déterminer comment le garde-chiourme qui s’est rendu à la cellule du détenu à 16h30 pour lui déposer son plateau repas n’a rien observé de suspect quant à son état de santé. L’administration carcérale devra aussi expliquer pourquoi la cellule du détenu était trempée, son matelas compris, et pourquoi il y a eu une coupure d’électricité momentanée sur place cet après-midi-là.

Présente actuellement à la Prison centrale, la MCIT a convoqué les membres du CERT ayant escorté la victime à La Bastille. Ils ont été priés de faire appel à un avocat si tel est leur souhait pour leur interrogatoire qui débutera aux Casernes centrales demain.

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