Les enquêteurs ont reçu un fort signal mardi et ont envoyé des plongeurs qui ont mis la main sur l’enregistreur de vol au bout d’une heure de recherches.

Des plongeurs ont récupéré, mardi 12 janvier, l’une des boîtes noires du Boeing qui s’est abîmé ce week-end au large des côtes indonésiennes avec 62 personnes à son bord, a fait savoir le ministre des transports, Budi Karya Sumadi. Cette trouvaille pourrait donner des indices précieux pour comprendre les causes de la catastrophe.

Les enquêteurs ont reçu un fort signal mardi et ont envoyé des plongeurs qui ont mis la main sur l’enregistreur de vol au bout d’une heure de recherches, a expliqué un journaliste de l’AFP qui était à bord d’un bateau de la marine.

Les données du FDR devraient être disponibles au bout de « deux à cinq jours », si tout se passe bien, et pourraient commencer à révéler les circonstances de l’accident, a précisé Soerjanto Tjahjono, le chef de l’agence de sécurité des transports. Reste encore à retrouver l’autre boîte noire, l’enregistreur des conversations de la cabine de pilotage (CVR), qui a perdu sa balise.

Les autorités n’ont, pour le moment, pas donné d’indices sur ce qui a pu provoquer le crash de cet appareil âgé de 26 ans quelques minutes seulement après son décollage de Djakarta. Le Boeing 737-500 de Sriwijaya Air a soudainement chuté de quelque 10 000 pieds (3 000 mètres) en moins d’une minute et plongé dans la mer de Java.

L’identification des victimes en cours

Quelque 3 600 personnes, dont des militaires et des sauveteurs, ont été mobilisées mardi pour repêcher au plus vite les restes des 62 passagers et membres de l’équipage, tous des Indonésiens, ainsi que des pièces de l’avion et les boîtes noires. Des images diffusées par la marine montraient des plongeurs en train de nager au milieu des débris, avec des dizaines de bateaux présents sur place et des hélicoptères.

Plusieurs dizaines de sacs ont été remplis de restes humains recueillis dans la mer et ont été transférés à un hôpital de la police à Djakarta où les enquêteurs s’efforcent de les identifier. La police a identifié une première victime, Okky Bisma, un steward de 29 ans, grâce à aux empreintes digitales d’une de ses mains remontée à la surface.

Dix enfants étaient à bord du Boeing qui se dirigeait vers Pontianak, une ville de la partie indonésienne de l’île de Bornéo. Les proches des victimes sont sollicités pour donner des extraits d’ADN destinés à l’identification.

Pas de signal de détresse

Un enquêteur de l’agence indonésienne de sécurité des transports a expliqué que l’équipage n’avait pas émis de signal de détresse avant l’accident et que l’avion était probablement encore intact quand il a touché l’eau.

Le chef des services de sauvetage, Soerjanto Tjahjono, a confirmé cette analyse mardi, soulignant que les débris se trouvaient dans une zone assez restreinte alors qu’ils auraient été éparpillés en cas d’explosion en vol : « La taille [de la zone] correspond à l’hypothèse selon laquelle l’avion n’a pas explosé avant d’atteindre l’eau ». Et « les dégâts sur les pales du réacteur récupéré montrent aussi que le moteur marchait encore » au moment du crash, a-t-il ajouté.

Selon des spécialistes de l’aviation, les données de vol indiquent que l’appareil a fortement dévié de sa trajectoire prévue avant de chuter brutalement. Ils soulignent que l’enquête sur les causes de l’accident pourrait prendre des mois.

C’est le premier accident mortel impliquant Sriwijaya depuis les débuts de cette compagnie en 2003. Mais le secteur du transport aérien en Indonésie a régulièrement connu des tragédies ces dernières années et plusieurs compagnies aériennes de ce pays ont été interdites en Europe jusqu’en 2018. En octobre 2018, 189 personnes sont mortes dans l’accident d’un Boeing 737 MAX exploité par Lion Air qui s’est aussi abîmé dans la mer de Java, douze minutes après son décollage de Djakarta.

Source : AFP

Facebook Comments