La reprise de l’économie mondiale est suspendue à la réussite des campagnes de vaccination contre le Covid-19. Dans ses prévisions publiées mardi 5 janvier, la Banque mondiale table sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial de 4 % en 2021, après une contraction de 4,3 % en 2020, à condition que la pandémie de Covid-19 soit endiguée par des « campagnes massives de vaccination ».

Jusqu’à présent, l’injection de milliers de milliards de dollars dans des plans de relance a tout juste permis d’amortir la chute de l’économie mondiale, qui devrait être légèrement moins sévère qu’attendu en 2020, grâce au rebond de la Chine (+ 2 %) et à une meilleure résistance des économies avancées (− 5,4 %).

La plupart des pays émergents et en développement s’enfoncent au contraire dans la crise. La chute de leur PIB, hors Chine, devrait atteindre 5 % en 2020, contre une prévision à − 4,3 % en juin 2020. La Banque mondiale a calculé que la pandémie allait effacer dix années de croissance du revenu par habitant dans au moins le quart des pays émergents et en développement, situés pour la plupart en Amérique latine, aux Caraïbes, en Afrique et au Moyen-Orient. Ceux d’Asie du Sud-Est et de l’Est s’en sortent mieux que les autres grâce au dynamisme de la Chine et au rebond des exportations manufacturières. A l’inverse, l’Asie du Sud est la région qui devrait connaître le décrochage le plus violent à cause d’une économie indienne en chute libre.

La contraction du PIB indien, la plus importante du monde, devrait atteindre les 9,6 % en 2020. Les pays pauvres et émergents sont les plus touchés, car ils dépendent davantage du tourisme, des exportations de matières premières et ont des marges de manœuvre budgétaires réduites pour soutenir leurs économies. La pandémie devrait faire tomber 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, dont la moitié en Asie du Sud et le tiers en Afrique subsaharienne.

Source: Lemonde.fr

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