Sur un ton mi-quémandant, mi-menaçant, Donald Trump a téléphoné pendant une heure, samedi 2 janvier, au secrétaire d’Etat de Géorgie, Etat qu’il a perdu le 3 novembre 2020 par un écart de 11 779 voix, pour l’inciter à changer le résultat. « Il n’y a rien de répréhensible à dire, vous savez, euh, que vous avez refait les comptes », recommande le président américain, qui précise : « Tout ce que je veux c’est trouver 11 780 voix, soit une voix de plus que ce que nous avons. Parce que nous avons gagné dans l’Etat. »

L’enregistrement de la conversation entre le président et le responsable – républicain – des élections Brad Raffensperger a été remis au Washington Post, un signe de la tension – ou de la « guerre civile », selon l’expression du média en ligne Politico – qui règne au Parti républicain, à trois jours de la certification solennelle des résultats de l’élection présidentielle par les deux chambres du Congrès, le 6 janvier.

La conversation, à laquelle participaient le secrétaire général de la Maison Blanche, Mark Meadows, l’avocate conservatrice Cleta Mitchell, et Ryan Germany, le directeur juridique du bureau du secrétaire d’Etat, a indigné les démocrates. Le mot « impeachment »a de nouveau été prononcé par la base. Kamala Harris, la vice-présidente élue et ex-procureure, a dénoncé un « abus de pouvoir éhonté ». Et aussi un signe du « désespoir » présidentiel à moins de trois semaines de son retour à un statut de simple citoyen, passible de poursuites judiciaires à New York.

« Les bulletins n’ont pas été scannés trois fois »

Donald Trump réaffirme à maintes reprises qu’il a gagné l’élection du 3 novembre en Géorgie. « Il est impossible que nous ayons perdu. C’est impossible. Nous avons gagné avec des centaines de milliers de voix. » Il cite les diverses accusations de fraude qui ont été mises en avant par ses partisans. Celles-ci ont toutes été rejetées par la justice, et la victoire de Joe Biden a été confirmée par deux recomptages, dont un à la main.

Source: Lemonde.fr

Facebook Comments