Quelque 70 élus conservateurs menacent Boris Johnson de ne pas voter les mesures de déconfinement qu’ils jugent « autoritaires ».
Boris Johnson a été abondamment critiqué pour son manque de réactivité et de préparation lors de la première vague de Covid-19. Depuis le début de la deuxième vague, le premier ministre britannique se montre indéniablement plus prudent. Début novembre, quand il a replongé l’ensemble de l’Angleterre dans le confinement, il avait promis que ce dernier ne durerait pas plus d’un mois : il serait levé le 3 décembre au matin. Jeudi 26 novembre, il a confirmé qu’il tiendrait parole, mais son déconfinement n’en est pas vraiment un, au grand dam d’une partie de sa majorité.
A l’exception de l’île de Wight (au Sud), des Cornouailles et des 2 000 habitants des îles Scilly, à l’extrême sud-ouest de l’île, qui devraient se retrouver en « tier 1 » (le plus faible niveau de restriction, avec surtout la règle des six personnes au maximum par rassemblement à respecter), 55 millions de Britanniques vont devoir vivre dans une zone d’alerte élevée (« tier 2 ») ou maximale (« tier 3 »). En « tier 2 », les pubs et cafés doivent rester fermés sauf s’ils peuvent servir des repas « substantiels ».
En « tier 3 », les restaurants ne pourront proposer que de la vente à emporter, les pubs, cafés, hôtels, cinéma ou théâtres resteront fermés : le quotidien des 23 millions de Britanniques concernés ne différera pas vraiment du confinement. A la différence près que les magasins « non essentiels » seront ouverts. Si, sans surprise, l’essentiel du nord-ouest de l’Angleterre (à l’exception de Liverpool), de l’est du pays et des Midlands sont classés en « tier 3 », des zones à peine touchées par la première vague comme le Kent (au sud-est) ou Bristol (au sud-ouest), s’y retrouvent également. Londres passe en « tier 2 ».
« Nous avons des raisons d’avoir de l’espoir, mais l’hiver sera difficile. Si nous relâchons l’effort tout de suite, nous risquons à nouveau de perdre le contrôle de l’épidémie », a insisté Boris Johnson, jeudi. Les vaccins sont évidemment prometteurs, mais « cela va prendre des mois, dans le courant du printemps, avant d’avoir suffisamment de gens vaccinés et de pouvoir envisager la fin des restrictions », a prévenu Patrick Vallance, le conseiller scientifique en chef du gouvernement, lors d’une conférence de presse à Downing Street.
« Noël va accroître le risque »
Si le confinement de novembre a permis d’infléchir la reprise exponentielle des infections, le nombre de nouveaux cas positifs restait proche des 18 000 sur les dernières 24 heures, jeudi, et près de 500 décès étaient de nouveaux enregistrés (portant le total depuis mars à plus de 57 000). « Encore 1 personne sur 85 a le virus en ce moment en Angleterre, c’est beaucoup », a souligné M. Vallance. Le gouvernement entend-il prévenir un retour probable des infections quand les restrictions seront temporairement levées, du 23 au 27 décembre, pour permettre aux Britanniques de fêter Noël en famille ? « Noël va accroître le risque [de reprise de l’infection], ce n’est un secret pour personne. Mais ce n’est pas le seul, c’est la saison de la grippe et on sait que décembre et janvier sont les mois les plus difficiles pour le NHS [le système hospitalier britannique] », a expliqué Chris Whitty, conseiller médical de Downing Street.
Source : lemonde.fr

Facebook Comments