Un volontaire de la Croix Rouge prépare une dose du vaccin AstraZeneca, le 11 février 2021 à Rome – Tiziana FABI © 2019 AFP

2,5 millions de Français supplémentaires pourront désormais se faire vacciner grâce au sérum qui suscite encore beaucoup d’interrogations. Une étude écossaise a fait pencher la balance en sa faveur.

Trop jeunes pour Pfizer et Moderna, trop vieux pour AstraZeneca: jusqu’à présent, les 65-74 ans faisaient partie des “oubliés” de la vaccination, mais cela va changer. Le vaccin AstraZeneca pourra finalement leur être administré s’ils souffrent de comorbidités. C’est le ministre de la Santé Olivier Véran qui en a fait l’annonce ce lundi lors du journal télévisé de France 2.

Les autorités sanitaires poursuivent ainsi leur “réhabilitation” du sérum, pointé du doigt en raison des effets secondaires constatés chez certains soignants – effets qui “disparaissent généralement spontanément quelques jours après la vaccination” – et de son efficacité – moins élevée que les vaccins à ARN messager, selon les résultats des essais cliniques. AstraZeneca était par ailleurs hors de portée de plus de 65 ans car les autorités sanitaires considéraient jusqu’à présent ne pas avoir assez de données pour démontrer à la fois son innocuité et son efficacité pour cette classe d’âge

“La Haute autorité de Santé (HAS) considère désormais que tous les vaccins dont nous disposons en France ont une efficacité qualifiée de ‘remarquable’, pour préserver les gens et les protéger des risques de formes graves du Covid”, a-t-il expliqué.

De fait, l’avis de la HAS a été décisif dans cette accélération, qui devrait permettre de vacciner “2,5 millions de Français en plus”, soit “un tiers des Français âgés de 65 à 75 ans qui peuvent d’ores et déjà y accéder”, précisait Olivier Véran.

Baisse “significative” des hospitalisations

La Haute autorité s’est ainsi appuyée sur les données d’une étude écossaise, soumise au British Medical Journal, mais qui doit encore être validée par d’autres scientifiques. Dans un communiqué de la HAS publié ce mardi matin, on y apprend que “des résultats très encourageants sur les bénéfices à court terme d’une première dose de vaccin” AstraZeneca ont été recensés chez les plus de 65 ans.

Dans le détail, ces travaux “en vie réelle” portaient sur 5 millions d’Ecossais et avaient “pour objectif d’évaluer l’impact de la vaccination sur les hospitalisations, par groupe d’âge.”

Ainsi, on y apprend que la vaccination par un des deux sérums étudiés, AstraZeneca mais aussi Pfizer, réduisait “significativement” les hospitalisations et que les effets les plus marqués ont lieu “28 à 34 jours après la première injection.” Le communiqué évoque une “efficacité de 85% pour les 18-64 ans, 79% pour les 65-79 ans et 81% pour les plus de 80 ans.”

Encore des inconnues

À la lumière de ces résultats, la HAS encourage ainsi les autorités sanitaires à “redéfinir la place du vaccin AstraZeneca dans la stratégie vaccinale en élargissant son utilisation aux personnes âgées de plus de 65 ans.”

Pour autant, l’autorité prévient, il n’est pour l’heure pas possible de dire si oui ou non le vaccin AstraZeneca a un impact sur l’apparition de formes symptomatiques du coronavirus ou encore sur le nombre de morts liés à la maladie.

“Par ailleurs, le manque de recul ne permet pas d’évaluer le maintien de l’efficacité au-delà de 5 semaines après la première dose”, alerte-t-on également, soulignant toutefois que plusieurs études montraient “l’effet protecteur” du sérum d’AstraZeneca même avec un espacement de 12 semaines entre les deux doses. Des travaux supplémentaires sont en outre attendus les jours à venir.

BFMTV

Facebook Comments