Le gigantesque Dixie Fire, devenu dimanche 8 août le deuxième plus vaste incendie de l’histoire de la Californie, devrait durer encore au moins une dizaine de jours. Le brasier a réduit en cendres un peu plus de 198 000 hectares depuis son départ, le 13 juillet, dans le nord de cet Etat. Il couvre désormais une superficie supérieure à la taille de Los Angeles.

« C’était conduire pour sortir d’une zone de guerre, comme on le voit dans les films », a raconté à l’Agence France-Presse (AFP) Tami Kugler, assise près d’une tente installée sur un site d’évacuation où elle s’est réfugiée après avoir fui Greenville. Ce bourg a été totalement ravagé, et trois personnes étaient toujours portées disparues dimanche. « Mon quartier n’existe plus – je veux dire : plus du tout, rasé. Les maisons de tous ceux auxquels je tiens et que j’aime dans ce quartier ont disparu », insiste Tami Kugler.

Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a parcouru samedi les ruines de la ville, exprimant sa « profonde reconnaissance » à l’égard des pompiers. Il a affirmé que les autorités devaient consacrer plus de ressources à la gestion forestière et à la prévention des incendies. Mais « les sécheresses sont beaucoup plus sévères, il fait plus chaud que jamais… Nous devons admettre ouvertement que ces incendies sont causés par le climat », a-t-il ajouté.

Cinq mille pompiers mobilisés

Ce brasier n’a fait que grossir depuis la mi-juillet, attisé par une chaleur étouffante, une sécheresse alarmante et des vents continus. Les feux de forêt sont courants en Californie. Mais en raison du changement climatique, cet été est particulièrement violent, et onze incendies sévissaient dimanche à travers tout l’Etat. Huit des dix plus gros incendies jamais survenus en Californie ont eu lieu depuis 2017.

La météo, plus clémente lors de ce week-end, a accordé un peu de répit aux 5 000 pompiers qui combattent le brasier jour et nuit. Progressant sur des sentiers extrêmement escarpés, trois d’entre eux ont été blessés en opération. Mais des températures étouffantes, supérieures à 38 °C, sont de nouveau attendues en milieu de semaine, et les soldats du feu estiment que l’incendie ne sera pas éteint avant le 20 août.

Des milliers d’habitants ont fui la région, beaucoup d’entre eux se réfugiant dans des camps de fortune. Quelque 370 maisons et autres bâtiments ont déjà été détruits. Sur un site d’évacuation situé près de Susanville, des familles épuisées attendent près d’abris de fortune et de véhicules remplis des quelques affaires emportées à la hâte. Malgré les ordres d’évacuation répétés de la part des autorités, certains habitants s’entêtent malgré tout à combattre le feu par eux-mêmes.

Selon une enquête préliminaire, la chute d’un arbre sur l’un des milliers de câbles électriques qui strient le paysage américain est à l’origine du brasier. Cette ligne électrique appartient à la Pacific Gas and Company (PG&E), un opérateur privé déjà coupable d’avoir provoqué le Camp Fire, un incendie qui avait presque rayé de la carte la ville de Paradise et tué 86 personnes en 2018, à seulement quelques kilomètres de là.

source : lemonde.fr

Facebook Comments