Pour un entraîneur sans trophée, le Paris-Saint-Germain a tout de la maison idéale. Multititré, le club de la capitale devrait sans mal permettre à Mauricio Pochettino, qui a été nommé officiellement samedi 2 janvier coach du PSG, d’écrire les premières lignes d’un palmarès vide. En contrepartie, le charismatique Argentin tentera d’apporter une méthode exigeante, plus en adéquation avec le très haut niveau.

Même si l’année 2021 s’annonce plus disputée qu’à l’accoutumée en Ligue 1 – avant son match de reprise à Saint-Etienne le 6 janvier, Paris compte un point de retard sur Lyon et Lille –, le mariage présente tous les atouts pour être heureux.

Libre depuis son licenciement de Tottenham en 2019, quelques mois après avoir atteint la finale de la Ligue des champions avec les Spurs (défaite contre Liverpool), Pochettino est le mieux placé pour comprendre le sort cruel de son prédécesseur Thomas Tuchel, remercié dans une situation similaire, la veille de Noël. Choisi pour incarner le nouveau cycle parisien, il a la stature pour assumer la pression.

Plus encore qu’à Tottenham, Mauricio Pochettino se confronte à Paris à un défi d’envergure : assouvir les ambitions de conquêtes continentales des propriétaires qataris ; un rêve fuyant derrière lequel courent tous les coachs passés par le PSG ces dernières années.

Malgré son âge (48 ans), l’ex-international argentin (vingt sélections) ne peut plus être considéré comme un jeune entraîneur. Après une première expérience de coach adjoint de l’équipe féminine, il endosse dès 2009 le costume d’entraîneur principal de son club de cœur, l’Espanyol Barcelone – il y a joué l’essentiel de sa carrière européenne de 1994 à 2001 et de 2004 à 2006, carrière entrecoupée d’une expérience française de deux ans au PSG et de six mois à Bordeaux.

« En bon Argentin, il sait toucher la corde sensible »

En Catalogne, l’ancien défenseur central aux cheveux longs se frotte au métier sur le banc d’un club qui souhaite avant tout éviter la relégation. Cette première expérience « à la maison » est réussie. Nommé alors que l’Espanyol est lanterne rouge, il accumule 25 points sur les 30 possibles lors des dix dernières journées et obtient un maintien inespéré, renouvelé plus sereinement les années suivantes. « Son secret a été de parvenir à remonter notre moral. En bon Argentin, il sait motiver les autres, toucher la corde sensible », raconte à l’AFP Javi Chica, l’un de ses anciens joueurs.

Quasi mystique, il s’intéresse aux forces de l’univers. Il raconte par exemple dans une biographie publiée en 2017 – Brave New World : Inside Pochettino’s Spurs – qu’il place des citrons sur son bureau pour absorber les énergies négatives. Et l’Argentin est très réceptif « à l’aura » des personnes avec qui il travaille.

A la différence de certains anciens grands joueurs qui débutent directement à des postes de prestige, sa carrière est progressive. Au mois de janvier 2013, il débarque en Premier League, une nouvelle fois pour une opération de sauvetage, cette fois-ci sur la côte sud de l’Angleterre. A Southampton, il évite d’abord la relégation aux Saints sur une demi-saison avant de mener son équipe à la huitième place la saison suivante.

En juin dernier, Pochettino avait profité de sa période d’inactivité, malgré de nombreuses sollicitations de club – toutes refusées –, pour revenir sur cette période et en assurer avec brio l’autopromotion lors d’une interview à LaLigaTV.

« Le football en Angleterre a changé avec notre équipe de Southampton. Aucune autre équipe n’a eu un tel impact au moment de transformer la manière de concevoir le jeu. Nous avions un groupe de joueurs qui voulaient apprendre de notre expérience [à l’Espanyol Barcelone]. Et ils avaient la qualité pour mettre en place un style de jeu auquel personne n’était habitué en Angleterre à ce moment-là. »

Source : Le Monde

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