L’utilisation accrue des réseaux sociaux et quelques comportements d’adultes parents posent question.

Le sexting et les réseaux sociaux

Une enquête de The Times, ce mois-ci, révèle que 44 000 mineurs auraient fréquemment recours au sexting, l’envoi d’une image ou vidéo sexuellement explicite de soi-même par voie numérique. Un tiers des cas par des enfants de 12-13 ans. Selon une directrice d’école citée dans cet article : « [Nos élèves] ne semblent pas du tout inquiets à l’idée que des inconnus puissent regarder leurs photos. Ils estiment que nous [les enseignants] sommes de la vieille école, que tout le monde le fait et qu’il n’y a rien de grave. De plus en plus de parents aussi sont du même avis [que leurs enfants] et estiment que nous exagérons. »

L’avis de ces parents interpelle.

Trop nombreux sont ceux qui ne sont pas informés que plusieurs photos ou vidéos qu’ils postent online, sur YouTube ou Facebook, peuvent l’être de manière permanente. Et que de nombreux pédophiles, entre autres, peuvent utiliser ces photos.

Ce risque est réel. Partout dans le monde, incluant l’île Maurice.

Ce risque est pris par des jeunes. Mais aussi par de nombreux parents publiant certaines photos de leurs enfants nus ou peu vêtus.

Il est capital de s’informer sur les risques et dangers de nos publications sur les réseaux sociaux. Responsabilité qui incombe aux adultes.

La place de la transgression

Dans les conditions d’utilisation de Facebook, l’âge autorisé pour ouvrir un compte est 13 ans. Créer un compte avec de fausses informations, incluant les comptes enregistrés pour un enfant de moins de 13 ans, constitue une infraction  à ces conditions. Or, plusieurs mineurs de moins de 13 ans ont un compte et leurs parents le savent.

Certains parents ouvrent un compte pour leur enfant, tout petit. Y mettent des photos.

Tout passager doit être attaché en voiture. Un enfant de moins de 10 ans n’a pas le droit d’être assis devant à Maurice. Cela est peu respecté.

« En raison d’une législation douanière particulière, les produits de la gamme ‘Nerf’ ne peuvent être expédiés à l’Ile Maurice », lit-on quand on veut acheter ce jouet, fusil pour enfant, online. De plus, ils ne sont pas autorisés avant l’âge de 8 ans.

Or plusieurs enfants mauriciens de moins de 8 ans en ont un.

Pourquoi cette transgression ?

Par méconnaissance de certaines lois ou règlementations de la part des parents ?

Dans ce type de situation, quel message est transmis ?

Que c’est ok d’enfreindre les règles ou lois ?

Les parents (ou représentant légal) sont responsables de leurs enfants mineurs.

Du moins, ils devraient l’être.

Or, en 2016 à Maurice, certains enfants vivent seuls dans des maisons, abandonnés par leurs parents. Certains enfants sont brûlés par leurs parents, avec des cigarettes. D’autres enchaînés comme des animaux dans une pièce des journées entières.

La question d’alerter les autorités se pose quand on sait que l’enfant sera enlevé du milieu familial et placé dans un shelter avec ce qui s’y passe ! Le rapport de l’audit publié fin 2015 est alarmant ! Les enfants placés y sont en surnombre, ils subissent des violences physiques, psychologiques et sexuelles ; ils manquent de nourriture, les contacts avec des membres de la famille ne se font pas, l’hygiène laisse à désirer…

Quand un enfant est victime de violence, ce n’est pas à lui de décider de porter plainte à la police ou à la Child Development Unit. Il revient à ses parents qui sont responsables de le protéger et de dénoncer les actes délictueux. Du moins, ça devrait l’être. La majorité des auteurs de violence sont des proches, ce qui accroît la difficulté d’en parler.

Selon l’Unicef en 2014, environ 6 enfants sur 10 dans le monde, de 2 à 14 ans, sont soumis à des châtiments corporels infligés par les personnes qui s’occupent d’eux de manière régulière.

Selon l’association Mémoire traumatique et Victimologie et l’Unicef en 2015, les sphères familiales et amicales constituent le contexte le plus favorable aux violences sexuelles et le plus grand réservoir d’agresseurs.

Est-ce aux enfants de poser seuls des limites et de réfléchir aux conséquences de leurs actes si les adultes ne les y aident pas ?

Quel message passons-nous si nous cautionnons la transgression ?

Quelle est notre responsabilité de parent ?

Ces questions méritent que l’on s’y attarde quelque peu…

Photo d’illustration via icliparts.com

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