En ce mois de février, c’est l’effervescence autour du seggae. Autour de Kaya. A pareille époque l’année dernière, ce n’était qu’une petite actualité. Certes, avec les concerts hommages (à Maurice, à Paris et à La Réunion) au père du seggae qu’est Kaya, n’en déplaise à certains artistes et écrivains, le momemtum est plus intense.

On  découvre des fans de toujours, des ambassadeurs du seggae de toutes parts. Plus encore, on vient parler du seggae comme d’« une musicalité qui demande de la maturité et de la sagesse », plus que le reggae. Dommage que Robert Nesta n’ait pas eu la chance de connaître cette sonorité… Et certains artistes, qui ont délaissé le seggae depuis plus de 15 ans, utilisent cette citation comme excuse. Expliquant qu’ils font du reggae et attendant que la sagesse tombe du ciel pour être touchés du feu sacré du seggae. Si ce n’est pas du grand n’importe quoi, alors là on ne peut pas faire pire.

Dans cette agitation médiatique, où tous abondent dans le même sens et caresse Kaya dans le sens du poil, il faut avant tout saluer l’initiative de personnes comme Jimmy Veerapin, Jean-François Cadet (La Réunion) et Jean-Marc Antoinette (Paris). C’est eux avant tout qui redonnent un peu de couleurs à l’histoire de Kaya.

Alors que bon nombre sont tombés sur lui après son dernier concert à Rose-Hill en 1999, pour avoir fumé un joint sur scène. Surtout une section de la presse. Il n’y avait pas foule pour défendre son cas après son arrestation. Pas de masse pour payer sa caution.  Mais tout un peuple était au front pour une explosion sociale et raciale. Avec la mort de Kaya en toile de fond pour être la cause de cette émeute de frustration…

Mais il ne faut pas oublier ces hypocrites du seggae. Ceux qui, après la mort de l’artiste, on mit sa musique de côté. Surfant sur le reggae ou le séga. Et qui, aujourd’hui, se positionnent comme des porte-drapeaux de l’héritage de Joseph Reginald Topize. Ou ces organisateurs qui, après l’annonce du concert hommage à Kaya, s’offusquent, « parce qu’ils avaient aussi l’intention de faire un concert en hommage, mais faute de temps… ». En politique, on les aurait qualifiés de « roder bout » ou « roder rol ». En musique, ce ne sont que des « hypocrites de la culture ».

En guise de conclusion, laissons la parole à Kaya : « Inn ler pou aret dir enn sel lepep enn nasyon. Depli zan pli, sa pe vinn pli ipokrit. Seye viv inpe seki nou santiman dir, na pa kont lor mwa pou koz larelizyon, mo tizil plore personn pa swiy so lizye… » La messe est dite. Amen.

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