Plus de Rs 25 millions de drogues retrouvées par la Customs Anti Narcotics Section, lundi, à bord de deux vols qui ont atterri à l’aéroport SSR. Ces deux saisies replacent Maurice comme plaque tournante pour la distribution de drogue dans l’océan Indien. Si durant le confinement, la voie maritime pour le trafic de drogue avait pris de l’ampleur, à l’instar de la saisie record à Pointe-aux-Canonniers, la voie aérienne reprend ses droits.

Maurice serait une plaque tournante pour la distribution de drogue selon le rapport du Global Initiative Against Transnational Organized Crimes publié il y a quelques semaines. Concernant l’évolution du commerce de drogues dans l’océan Indien, il est indiqué que Maurice est une « Drug Hub » où la drogue transite avant d’être acheminée à La Réunion et aux Seychelles, entre autres. Selon le rapport, la voie maritime serait prisée par rapport au positionnement de notre île dans l’océan Indien. Néanmoins, les hauts gradés de l’ADSU et la Customs Anti Narcotics Section ont toujours surveillé l’axe aérien. Avant le premier confinement, en janvier 2020, le Prime Minister’s Office (PMO) avait été alerté sur le fait qu’il y a eu une hausse du nombre de colis de drogue qui rentraient sur le territoire mauricien. Mais avec la fermeture des frontières et la situation sanitaire du pays, le trafic de drogue par voie aérienne était tombé à zéro. Mais, lundi, deux avions en provenance de France et d’Afrique du Sud ont ramené de la résine de cannabis et de l’héroïne dans le pays.

Deux colis de drogues saisis le lundi 26 juillet

1,884 kg de hachisch a été saisi lundi matin dans le double fond d’une valise sur le vol MK 015 en provenance de France. Après un exercice de ‘Control Delivery’ à Candos lundi après-midi, un couple habitant à Dagotière a été arrêté. Le colis était destiné à un habitant de Morcellement Saint André mais le nom était un faux. La valeur de la drogue est estimée à plus de Rs 5,6 millions. Un échantillon a été envoyé au FSL pour tester la pureté de la drogue et pour en connaître sa provenance exacte.

Autre saisie en début de soirée le même jour, 1,36 kg d’héroïne dissimulée dans un sac sur le vol MK 852 en provenance d’Afrique du Sud. La drogue est estimée à plus de Rs 20,4 millions. Aucune arrestation n’a eu lieu pour le moment. Mais toutefois, les passagers et les membres d’équipage vont être entendus très bientôt par les limiers de l’ADSU pour connaître le propriétaire de cette drogue.

Pourquoi l’aérien et non la route maritime ?

Ces deux saisies sur deux vols différents ne sont pas des cas inhabituels. Notre source au sein de l’ADSU signale que pour chaque saisie faite à l’aéroport, il y a au moins un autre colis de la même valeur ou plus qui passe entre les filets des autorités. Notre source explique que les trafiquants envoient un colis de drogue ou une mule dans la seule optique de se faire découvrir car il y a une autre mule ou un autre colis plus important qui arrive à destination. Ce serait une opération si bien huilée que l’ADSU n’a jusqu’à présent pas pu avoir de vraie confirmation.

Ce même haut gradé de la brigade antidrogue explique qu’il n’est pas surpris que la drogue entre à Maurice par voie aérienne. Selon lui, les trafiquants placent les colis à bord des avions avec l’aide des travailleurs qui ont accès aux avions tels les ‘cleaners’, les ingénieurs d’avion, le personnel navigant, entre autres. Ces personnes dissimuleraient les colis pour ensuite être récupérés par leur collègue dans l’autre aéroport où l’avion atterrira. Cette même pratique existe à Maurice. Notre interlocuteur précise qu’il est possible de fouiller tous les appareils de fond en comble. C’est sur cette faille dans le système que misent les trafiquants.

Avec la réouverture partielle des frontières, l’économie noire en parallèle reprend son envol de plus belle. Mais, selon une source au Bureau du Premier ministre, des mesures drastiques dans le combat de la drogue par rapport à son entrée par voie aérienne seront prises très bientôt. Cela avait déjà été étudié l’an dernier après que l’ADSU avait alerté le PMO d’une telle situation.

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