Imran Khan a été arrêté, mardi 9 mai, à Islamabad et le Pakistan risque de plonger dans le chaos. L’ancien Premier ministre, 70 ans, jouit d’une immense popularité et conteste la légitimité de l’équipe aux commandes du pays, qui l’a forcé à quitter le pouvoir, après le vote d’une motion de défiance au Parlement en avril 2022.

Voilà près d’un an que la coalition menée par Shahbaz Sharif essaye de le neutraliser. Plus de cent procédures judiciaires ont été lancées contre lui. Imran Khan se savait cerner. En mars, la police avait déjà tenté de l’arrêter à Lahore, mais ses partisans avaient fait rempart. Il ne se déplaçait plus qu’avec un gilet pare-balles et sous protection rapprochée.

Selon le ministère de l’intérieur, il serait détenu à la National Accountability Bureau (NAB), l’agence anticorruption à Rawalpindi, près de la capitale Islamabad. Il devrait comparaître, mercredi 10 mai, devant un tribunal spécial réunit dans un bâtiment de police.

Le parti d’Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf, (PTI) dénonce un « enlèvement » et a appelé à une mobilisation nationale. « Les courageux Pakistanais doivent sortir et défendre leur pays », a indiqué la formation sur les réseaux sociaux, quelques minutes après l’arrestation. L’appel a été entendu. Des milliers de partisans ont protesté partout dans le pays, ciblant en particulier des bâtiments militaires. A Lahore, la ville natale de Khan, la résidence du chef de l’armée a été saccagée. Mais surtout les manifestants s’en sont pris, à Rawalpindi, au QG de l’armée, qu’ils soupçonnent d’être derrière l’arrestation de leur leader. Des routes ont aussi été bloquées à Karachi, à Islamabad, à Peshawar. L’article 144 du code de procédure pénale, qui bannit les rassemblements publics, a été enclenché.

Source : Le Monde

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