C’est officiel. La Commission d’enquête sur le trafic de drogues vient d’être constituée avec, à sa tête, l’ancien juge Paul Lam Shang Leen. Celui-ci, qui a pris sa retraite du judiciaire le 2 juillet, sera assisté de Sam Lauthan, actuellement membre de la Human Rights Division de la Human Rights Commission, et du Dr Ravind Kumar Domun, Acting Director des Health Services du ministère de la Santé.

Le cahier des charges de la Commission est précis. Celle-ci devra s’attaquer principalement à la question du trafic et devra aussi se pencher sur les mesures de traitement et de réhabilitation des usagers. Ses recommandations concerneront également « toute mesure nécessaire dans la lutte contre l’importation, la distribution et la consommation de drogues illicites ».

Ainsi, la commission devra enquêter sur l’ampleur du trafic et de la consommation de drogues ainsi que sur leurs conséquences économiques et sociales. Et déterminer s’il y a des preuves d’intervention politique favorisant le trafic. Une carte du trafic est aussi au programme, portant notamment sur les pays d’où sont acheminées les drogues et les routes empruntées pour entrer sur le territoire mais aussi sur les réseaux de distribution dans le pays et dans les prisons.

Alors que les ONG et la société civile s’inquiètent du gain de popularité des drogues de synthèse depuis quelques années, la commission devra se pencher sur leur disponibilité.

Remonter la piste de l’argent pour permettre d’identifier des trafics illicites fait aussi partie du mandat de la Commission. Celle-ci devra se pencher sur les liens entre trafic de drogues, blanchiment d’argent, financement du terrorisme et autres crimes, mais aussi s’attarder sur la pertinence des lois existantes.

Les organismes engagés dans la lutte contre le trafic seront aussi passées à la loupe. Paul Lam Shang Leen et ses assessors auront la lourde tâche de déterminer si les ressources disponibles, tant humaines qu’au niveau des équipements et de l’expertise, sont suffisantes pour prévenir le trafic de drogues.

Le Conseil des ministres, dans son compte-rendu faisant état de la mise sur pied de la Commission, fait aussi état du besoin de favoriser des liens et la coopération entre les agences, locales et internationales, engagées dans la lutte contre les drogues. La Commission devrait aussi évaluer l’efficacité des programmes de traitement, de réhabilitation et de réduction des risques. Ce mandat s’étend aux programmes nationaux de sensibilisation et aux stratégies de répression, avec un accent particulier sur les jeunes.

Photo d’illustration : Central Narcotics Bureau, Singapore: University Medical Center Freiburg, Germany; UNODC via www.un.org

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