C’était couru d’avance. Pravind Jugnauth a tout de même voulu passer par une «division of votes». Seuls les 44 députés de la majorité ont dit oui au «Financing of Political Parties Bill», le mardi 16 juillet au Parlement.

Du côté de l’opposition, 20 voix contre, 1 abstention (Danielle Selvon) et 3 absents (Shakeel Mohamed du PTr qui a aussi retiré sa motion de blâme contre le gouvernement, Aurore Perraud du PMSD et l’indépendant Kavy Ramano).

Si d’aucuns pensaient que le Premier ministre ne soumettrait pas ce projet de loi au vote, comme celui de la réforme électorale, il n’en a finalement rien été. Malgré les critiques de l’opposition, le chef du gouvernement s’est dit satisfait de la mouture actuelle. Mais «très triste» qu’elle n’obtienne pas le soutien de tous, ou du moins de la majorité des trois quarts requise pour être adoptés. «Je sais que le projet de loi ne sera pas voté», a déclaré Pravind Jugnauth vers la fin de son «summing up». Toutefois, le gouvernement a fait sa part des choses, dit-il.

L’identité des contributeurs n’aurait pas été divulguée au public ; le financement par l’Etat présente des risques d’ingérence ou de surdépendance sur ce type de revenus ; les amendes prévues pour sanctionner les infractions ne sont pas «trop sévères» comparativement à la perte de siège préconisé par le comité Duval ; il n’est pas question de «mainmise du MSM et du ML» sur d’autres partis ; l’interdiction des dons anonymes vise à fermer la porte aux contributions de l’étranger… Pendant une heure et demie environ, le Premier ministre est revenu sur les arguments soulevés par Xavier Duval, Paul Bérenger, Shakeel Mohamed et d’autres élus. Déviant parfois de son script pour faire un commentaire ici ou là. Un «Select Committee», estime Pravind Jugnauth, ne parviendrait pas à faire des recommandations à temps sur les divergences «fondamentales» avec l’autre côté de l’hémicycle, a-t-il fait valoir.

Le PTr, le MMM et le PMSD disent ne pas avoir été consultés sur le présent texte de loi ? Il y a eu un appel à commentaires et propositions en novembre dernier, a rappelé Jugnauth. «Nous n’avons reçu aucune contre-propositions des partis ni des élus indépendants», a souligné le chef du gouvernement. «Nous sommes ouverts au dialogue si les gens veulent dialoguer avec nous.»

«Mudslinging exercise». Pravind Jugnauth s’en est pris au PMSD, s’indignant des critiques de ses membres et, dans une moindre mesure, de Ritesh Ramful, contre le Commissaire électoral et l’Electoral Supervisory Commission. Son principal argument : les liens de sang avec des hommes ou femmes politiques n’empêchent pas de faire son travail de manière impartiale.

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