Une affaire qui a mis à contre-pied les hauts gradés de la « National Coast Guard » la semaine dernière. Un des leurs, Ashwini Huzarfutty, a été arrêté avec plus de Rs 7.7 millions de Haschich le 16 mai dernier à Mont Choisy. Selon nos recoupements auprès de l’enquête, ce « radar plotter » de 42 ans aurait importé la drogue saisie, depuis l’Inde en novembre dernier et dans le sillage, l’aurait transporté jusqu’à Maurice sur le CGS Barracuda, à bord duquel il était posté.

Le jour de son arrestation, Ashwini Huzarfutty a déclaré aux enquêteurs « La drog la pou mwa sa, monn amenn sa pou vande pou fer kas ». Il a même avoué avoir emmené la drogue à bord du CGS Barracuda lorsqu’il a été confronté aux 2.58 kilos de Haschich. Selon des informations recueillies, 75 % de la cargaison qu’il a importé aurait déjà été vendue.

Mais tout dernièrement, lors de son interrogatoire assisté par Me Trilochun et Me Allyboccus, Ashwini Huzarfutty, a fait valoir son droit au silence.

Hier, le lundi 23 mai, 52 boîtes de papier à rouler auraient été découvertes sur le CGS Barracuda. Celles-ci ont été découvertes lors d’une fouille interne de la marine mauricienne. Il est suspecté que ces papiers à rouler, qui sont illégaux à Maurice, sont utilisé pour rouler des cigarettes de cannabis, appartiendrait à Ashwini Huzarfutty.

L’état-major de la NCG, trahi par un des leurs, a ordonné une fouille du CGS Barracuda ainsi que des locaux de la NCG au port avant même que l’ADSU ne décide de procéder à une perquisition. Selon un haut gradé de l’ADSU, une perquisition du navire était prévue pour la semaine prochaine après que la déposition du principal suspect ait pris fin.

« Comment est-ce qu’Ashwini Huzarfutty a pu emmener la drogue à bord de la fierté de la marine mauricienne ? »

Ashwini Huzarfutty était parmi une cinquantaine de gardes-côtes qui ont entrepris le voyage de Maurice jusqu’en Inde à bord du CGS Barracuda le 8 février 2021. Le navire de la NCG devait subir des réparations et dans ce but, le gouvernement indien avait décidé de faire un « refitting » du bateau gratuitement pour le gouvernement mauricien.

Or, lorsque le CGS Barracuda est arrivé dans le golfe du Bengale à Calcutta, la pandémie du Covid-19 faisait des ravages en Inde. Ce qui a retardé les réparations du navire. Plusieurs officiers de la NCG avaient d’ailleurs été testés positifs et devaient passer par une quarantaine dans des hôtels. C’est là que l’habitant de New Grove aurait pris contact avec des trafiquants de drogue.

Après plus de 7 mois passés en Inde, le CGS Barracuda est arrivé à Port-Louis le 27 octobre 2021.

Selon nos sources, Ashwini Huzarfutty aurait avoué avoir caché la drogue sur le CGS Barracuda lors de sa mission officielle avec le NCG sur la Grande Péninsule.
« Le témoignage d’un garde-côte présent en Inde »

Un haut gradé de la NCG, sous le couvert de l’anonymat nous a déclaré que le suspect travaillait dans un compartiment réservé au « Navigating Officer » où l’accès était très restreint à tous les autres membres du personnel. De ce fait, il aurait pu profiter de cet avantage pour dissimuler de la drogue dans son « locker » sans que personne ne le sache.

« Personne pa pu al rent dan ene place ki restricted ek surtout, personne pa pu ouvert locker so kamarad ou fouille dan zafere ene lot officiers » souligne notre source. Il explique aussi que lorsque le bateau était en réparation, les membres d’équipage ne restaient pas à bord du CGS Barracuda et ne venait que travailler durant la journée. Après quelques mois passés à Calcutta, c’était devenu normal que les membres d’équipage montent et descendent à bord du Navire. De ce fait, les vérifications auprès de chaque membre d’équipage étaient au minimale.

Où en est l’enquête ?

L’interrogatoire d’Ashwini Huzarfutty se poursuit en présence de ses avocats. Sa compagne, Patricia Elizabeth Garro, arrêtée dans un appartement à Mont Choisy, a été transférée de sa cellule policière à la prison. Le garde-côte, lui, reste en détention policière pour l’heure.

Le principal suspect, a jusqu’à présent maintenu que sa compagne, en vacances à Maurice n’est pas impliquée dans cette affaire, mais l’ADSU ne prend aucun risque et attend la fin de l’interrogatoire des deux suspects pour statuer sur une remise en liberté conditionnelle de la Française âgée de 67 ans.

Hormis cela, Ashiwini Hazurfutty, qui coopèrer jusqu’à présent pleinement avec les limiers de l’ADSU, a décidé de ne piper mot. Il a fait valoir son droit au silence après que ces avocats lui aient conseillé de le faire. Les enquêteurs devront s’intéresser aux finances et aux biens du suspect prochainement.

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