La compensation salariale a été très bien accueillie par la classe ouvrière la semaine dernière. En revanche Business Mauritius s’en tient à sa position. L’organisation patronale conteste la Contribution sociale généralisée (CSG) alors que la classe syndicale à l’instar de la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) ne manque pas de soutenir la CSG.

Entre le secteur privé et le gouvernement, le conflit sur la CSG demeure. Or, depuis qu’un Comité technique a été institué sur le sujet, le Chief Executive Officer de Business Mauritius, Kevin Ramkaloan, se réjouit que les différentes parties prenantes se soient mises autour d’une table afin de trouver un consensus.

La CTSP, de son côté, se félicite du montant de Rs 375 pour la compensation salariale, qui prendra effet à partir de janvier 2021. Comme l’a fait ressortir le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, lors de ces nombreuses interventions publiques, la CSG est une autre étape clé pour rétablir plus d’équité sociale, après l’introduction du salaire minimum, autre mesure gouvernementale, et l’impôt négatif sur le revenu.

88 % des employés du secteur privé, soit plus de 270 000 personnes, contribueront moins dans le cadre de la CSG, par rapport à ce qu’ils payaient pour le National Pensions Fund (NPF), soutient le Grand argentier. Cela représente une hausse du pouvoir d’achat pour de nombreux employés dans le pays. En cette période de crise sanitaire et économique, le portefeuille des Mauriciens ne s’en portera que mieux.

Cette augmentation du pouvoir d’achat est en fait l’un des principaux points mis en avant par ceux qui sont en faveur de la CSG. Reaz Chuttoo, porte-parole de la CTSP, dans une récente interview accordée à ION News, a affirmé être résolument en faveur de la réforme qui, à terme, aidera les salariés.

Pour le syndicaliste, le NPF n’est plus soutenable et la CSG est une mesure progressiste. Mais dans le même temps, il faudra davantage d’éclaircissements concernant les paramètres de cette mesure.

Même son de cloche du côté de Lawrence Wong. Le CEO de la Trobe Ltd est d’avis qu’une réforme de la pension était devenue plus que nécessaire. « Le gouvernement est venu avec la CSG et dans notre cas, particulièrement dans l’industrie, nous sommes en train de payer moins. Ils est vrai que les réactions divergent mais contrairement au NPF nous contribuons moins avec la CSG. Cela dit, je peux comprendre ceux qui sont appelés à payer plus », dit-il.

Par ailleurs, le CEO de la Trobe estime que le secteur privé et le gouvernement doivent regarder dans la même direction car c’est le seul moyen pour faire avancer le pays. La CSG vise à renforcer la compétitivité de quelque 81 % des entreprises, voire  84 % des PME, qui contribueront désormais moins à la CSG qu’au NPF. Un allégement des charges patronales qui se traduit par une diminution du coût des opérations. Pour certains observateurs, c’est un avantage non négligeable pour les entreprises locales qui tentent de se maintenir à flot dans un marché très difficile.

Même si la CSG ne met pas tout le monde d’accord, il est clair que certains secteurs en seront de grands gagnants. Plus de trois quarts des secteurs d’activité en tireront un bénéfice. D’après une source du ministère des Finances, 15 secteurs sur 21 contribueront moins à la CSG en comparaison avec le NPF. Le secteur agricole, l’industrie manufacturière, le tourisme, la construction et le commerce sont quelques-uns des secteurs qui seront beaucoup plus compétitifs dans un proche avenir.

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