C’est un activiste du Mouvement socialiste militant (MSM) parachuté au conseil d’administration de l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) qui a saisi la Cybercrime Unit pour la blague potache Pravind Jugnauth partagée par la secrétaire de l’ancienne présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim. Kaushik Jadunundun (à gauche du Premier ministre sur la photo ci-dessus) était encore en train de s’expliquer aux enquêteurs qu’une équipe était dejà au domicile de Rachna Seenauth.

Ce détail a été révélé par l’homme de loi dans une lettre qu’il a adressée dans l’après-midi de ce vendredi 17 avril au chef juge, au chef du gouvernement et au chef de l’opposition, entre autres, pour dénoncer le mode opératoire de cette unité du Central Criminal Investigation Department (CCID).

Me Rouben Mooroongapillay déplore avant tout que sa cliente ait été interpellée à son domicile vers les 13h24 le mercredi 15 avril et qu’elle ait été emmenée au quartier-général de la Special Supporting Unit (SSU) au lieu d’être dirigée directement au CCID. Il raconte avoir contacté la Cybercrime Unit pour savoir où était sa cliente et qu’on lui a prétendu qu’elle n’avait pas été arrêtée. C’est le même discours qui lui a été répété par l’Ops Room du CCID qui est censé noter toute arrestation et transfert d’un suspect.

Ce n’est qu’à 17h08, ajoute Me Mooroongapillay qu’il a pu se mettre en contact avec le haut responsable du CCID qui lui a indiqué que sa cliente avait été emmenée à la Cybercrime Unit à 16h30. Il lui a alors informé qu’il compte l’assister le lendemain pour son interrogatoire prévu à 9h. Il s’est donc rendu au CCID comme convenu avec sa consœur Lovena Sowkhee jeudi matin et Rachna Seenauth a demandé à leur parler en privé à son arrivée à 10h.  C’est à ce moment qu’un inspecteur a informé l’avocat que c’est Kaushik Jadunundun, directeur à l’CTA, qui a porté plainte contre sa cliente à 13h10.

«Question: why such a rush for police to be at her residence at the same time when statement was still being recorded from declarant», écrit Me Mooroongapillay. Il ajoute que celle-ci est arrivée aux Casernes centrales 15 minutes après son arrestation et qu’elle a été force d’attente à la SSU avant d’être informée qu’elle allait passer la nuit en détention. Il indique qu’il a fait de sorte que sa cliente puisse signaler cet incident par écrit et que c’est au retour au Cybercrime Unit qu’un inspecteur l’a informé qu’il a reçu des instructions du chef de la Sûreté pour les verbaliser, Me Sowkhee et lui-même, pour infraction au couvre-feu sanitaire car ils n’étaient pas en possession d’un laissez-passer.

«I find this really odd as it is to the same higher rank officer I spoke to the previous day», s’indigne Me Mooroongapillay. Il rappelle qu’il a été sujet à un traitement similaire dans l’affaire meurtre d’Hélène Lam Po Tang où l’accès au suspect Sanjeev Nunkoo lui était refusé. «I pray for this situation to be remedied and pray that: (1). counsel is allowed to assist clients during this lockdown period and; (2). that counsel should be able to contact the magistrate directly or through the Bar Council for urgent matters rather than through the Police as it is presently»,, fait-il ressortir.

Il réclame également qu’une enquête soit ouverte pour déterminer pourquoi sa cliente a été emmenée à la SSU au lieu du CCID et que la procédure pour l’obtention d’un laissez-passer soit revue. De son côté, Kaushik Jadunundun avait mis un post sur Facebook deux heures après sa plainte pour se vanter d’avoir été à la Cybercrime Unit pour «my boss and PM and my country». L’on ignore s’il avait un laissez-passer…

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