On compte plus de 500 000 comptes Facebook mauriciens. Ce qui fait de cette plateforme la plus populaire de tous les réseaux sociaux et de très loin chez nous. Cette vitrine de notre société sert ainsi à partager ses goûts et ses dégoûts. Ses envies ses amours, sa rage et sa haine envers soi ou envers autrui. Et comme la liberté prime plus que nulle part ailleurs, on balance tout n’importe comment.  Vivre la liberté.

Mais cette plateforme sociétale est aussi un terrain de chasse pour les sangs chauds. Et les jeunes filles ne manquent pas d’imagination pour attirer les likes et les demandes d’amis. Souvent – je ne généralise pas –, ce ne sont pas les plus intelligentes ou les plus belles qui sont surchargées de likes ou de demandes d’amis, ce sont les plus chaudes, « les chaudasses » comme ils disent.

Attendez : pour cela, il y a des techniques qu’il faut bien manier. La première consiste à faire une belle photo. Soit une photo d’une belle inconnue qui passe pour vous. Sois des décolletés plongeants pour bien mater vos nichons. Mais celle qui a la cote, c’est le double profil. Cette photo où la fille vous montre, en même temps, son visage et ses fesses. C’est une photo de dos ou presque. On vous montre le visage, de profil, mais les fesses sont mises en valeur. Comme pour dire que c’est cela qui va attirer plus que le visage. Et si vous avez des mensurations proches des sœurs Kardashian, vous êtes sûre de toucher une plus large audience. Car vous savez bien ce que recherchent les prédateurs…

Si vous avez des formes encore plus généreuses, alors là, vous êtes dans un autre registre. Celui des Fatty Poum Poum. Car, il n’est un secret pour personne qu’à ce jeu-là, les fesses priment au détriment de la face.

Avoir des formes généreuses et l’assumer est tout à l’honneur de la personne. Et c’est tant mieux, car la tendance squelettique sur les catwalks ne fait pas fantasmer tous les mecs. A chacun son Poum Poum. D’autant plus qu’il y a aussi  des concours de Miss Fatty Poum Poum.

Si malgré tout cela, votre compte n’explose pas au niveau des demandes d’amis ou des likes, il y une autre option. Adoptez cette danse, celle où la fille se cambre à outrance, en califourchon, et le mec, dans son dos, danse en tenant les fesses de la demoiselle dans ses mains. Réduite à une pose statique. C’est la danse de la New School. Si ce n’est pas l’image type de la femme objet, tu meurs. Et si tu ne comprends pas « sa batman-la », alors la t’es has been ou old school.

Alors, je bats en retrait. Car au-delà  des fantasmes du cul. Il y a dans le fond de cette tendance, un problème d’éducation. Un manque d’estime de soi, du respect de son corps. Autant de principes qu’on vend à la cause de la tendance et de la mode. Et bien souvent, les protagonistes de ce genre d’image sont des adolescentes ou des pré-adultes en manque de reconnaissance. Qui se transforment ensuite en des militantes des droits de la femme. Une histoire à tomber sur le cul…

Facebook Comments