La campagne électorale envahit, occupe, amuse, irrite, écœure, bouleverse…

La place qu’elle mobilise et les trivialités auxquelles certains accordent tellement d’importance interpellent.

L’environnement social et physique du pays est presque pris en otage.

Oubliant presque la nature magnifique sous les éclatants flamboyants, les fleurs de frangipanes parfumées. Oubliant aussi, pour beaucoup trop de citoyens, que des milliers de personnes n’ont pas de travail, pas à manger ou sont victimes de violence chaque jour.

A qui la faute ?

A certains journalistes qui donnent la parole bien trop souvent aux leaders de groupes socioculturels qui divisent les mauriciens et donnent des consignes de vote purement communautaire.

Ces mêmes journalistes leur accordent autant d’attention dans quel but ? Diviser aussi ? Ou faire vendre ?

La majorité des mauriciens ne souhaite pas entendre ces minorités aux propos démagogiques !

Dans certains flash infos, sont interrogés certains favorisés ou ‘ti copains’ politiques qui ont porté plainte à la police à cause des oriflammes d’un membre de leur famille divergeant de l’alliance qu’ils soutiennent ! Aux infos !

Quel manque de considération et d’égard pour le peuple mauricien qui attend des nouvelles intéressantes, des idées concrètes, des développements importants, des sujets qui mènent à réfléchir.

Quel manque d’égard pour des Mauriciens qui attendent de savoir ce qui se passe d’important dans le pays et ailleurs !

De trop nombreux citoyens parlent seulement de meetings,  font des clips ou images bouffonnant les candidats, restant le plus souvent cachés derrière leurs ordinateurs. Et cachés derrière des prête-noms… A croire que les conversations de ce type sont beaucoup plus importantes que de parler d’eux, de partager leurs idées et ressenti. Que les ragots, dénigrements et humiliations valent mieux que de faire évoluer et élever les idées et êtres humains. Et d’autres les écoutent en silence, en souriant. Or, se taire, c’est laisser faire.

La responsabilité de certains hommes religieux est immense quand eux aussi donnent des consignes de vote ou s’insurgent qu’une communauté ou l’autre n’est pas suffisamment représentée chez les candidats. Eux aussi ont-ils pour objectif de diviser ? C’est le seul message qu’ils souhaitent faire passer par rapport tout ce qui se passe sur cette île ?? Etre d’abord un être d’appartenance religieuse ou communautaire importe plus que d’être un citoyen mauricien ?

Pourra-t-on un jour dire, pour la plupart, qu’on est mauricien sur cette petite île ?

Ou être mauricien n’est qu’un accessoire ?  Et seule l’appartenance religieuse ou communautaire définit et constitue l’identité ? C’est tellement réducteur !

Selon le Larousse de sociologie (1998), « l’identité se construit grâce à des références disponibles ». Références émanant des environnements familiaux, culturels, professionnels, religieux, géographiques, linguistiques, etc.

Et bien entendu, il existe une dimension subjective de la relation et perception (positive ou négative) de l’individu avec ces mêmes environnements.

L’identité sociale de tout individu est « la représentation qu’il se fait de lui (identité personnelle) et qui est liée aux  rôles et statuts sociaux des groupes ou catégories auxquelles il appartient », selon le Larousse de psychologie (1999).

Et si son identité personnelle n’est liée qu’à son appartenance religieuse ou ethnique, de nombreux axes de construction et d’épanouissement feront défaut. Ce qui le fragilisera.

Tout être humain est constitué de variables. Ces variables sont nombreuses et divergent selon les individus. Elles existent néanmoins en tout être humain.

– Variables psychologiques : personnalité, sentiments, histoire personnelle, mécanismes de défense, etc.

– Variables sociales dont le milieu social, les facteurs culturels, religieux, éducation, préjugés et stéréotypes, etc.

– Variables physiques

– Et variables cognitives dont la manière de se représenter la tâche à accomplir, manière de réfléchir, etc.

Non, nous ne sommes pas seulement des musulmans, hindous, sino-mauriciens ou qualifiés de ‘population générale’.

Nous ne sommes pas seulement des membres de groupes religieux.

Nous sommes beaucoup plus complets que cela, en tant qu’individus, en tant que mauriciens.

Vivement le 11 décembre au soir, après les résultats des élections générales.

Vivement que les esprits et les âmes se concentrent avec autant d’importance sur les autres axes de la vie que sur la campagne électorale.

Vivement que les responsables politiques, religieux, sociaux et citoyens invitent chacun à ce que cette nationalité mauricienne soit enfin valorisée.

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