De janvier à décembre 2020, 110 personnes se sont donné la mort alors qu’en 2021, ce nombre est de 53 rien que pour la période de janvier à mai. Du 21 au 24 octobre 2021, quatre personnes sont passées à l’acte, tous des hommes âgés de 21 à 55 ans. Ces chiffres communiqués par la police donnent un aperçu de l’importance d’une campagne de prévention et de sensibilisation.

José Emilien, président de l’association Befrienders qui s’occupe de la prévention du suicide, est inquiet. Selon ce dernier, les cas de suicide ont augmenté avec l’apparition de la Covid-19. « Avant l’apparition de la Covid-19, nous avions 70 à 80 cas. Avec nos campagnes de prévention et grâce à nos équipes d’écoute, nous avions pu stabiliser ces chiffres mais avec le confinement sanitaire, la situation s’est détériorée », confie ce dernier.

Avec l’atmosphère anxiogène liée à la Covid-19 et la peur de la maladie, le nombre de suicides a doublé en quelques mois seulement. La perte d’emploi, les congés sans soldes ont contribué à la détérioration de la santé mentale chez certaines personnes. Si 8 personnes sur 10 donnent des signes, le reste ne le fait pas et parfois il est déjà trop tard, précise José Emilien.

« Pendant le confinement sanitaire nous avons gardé des canaux de contact avec certaines personnes. Mais autre phénomène observé est que le nombre d’appels a considérablement augmenté. Les conflits familiaux, le stress, la colère, tous ces facteurs contribuent à la dépression. Si certaines personnes arrivent à se soulager à travers la discussion, d’autres préfèrent ne pas s’extérioriser et là il y a ce sentiment de perdition qui devient du désespoir », fait ressortir José Emilien.

Afin de prévenir ces actes de désespoir, Befrienders a élargi son programme d’écoute. Non seulement on peut faire des appels en tout anonymat, mais il y a aussi des ‘face to face sessions’ qui sont organisées pour apporter des conseils. Selon José Emilien, une personne qui a des pensées suicidaires doit avoir un accompagnement constant. « A une époque où le pays connaît des moments difficiles, il est chagrinant de voir que certains médias encouragent cette atmosphère anxiogène. Montrer une image du pays qui va mal dans tous ces aspects n’est pas souvent la meilleure des choses. Nous espérons qu’avec la réouverture des frontières et la relance économique ces personnes pourront se sentir mieux. Nous encourageons ceux qui se sentent en détresse de se tourner vers notre association qui leur apportera une écoute attentive », dit le président de l’association Befrienders.

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