Le concept de télémédecine est relativement nouveau à Maurice. Comment avez-vous eu l’idée de promouvoir cela ?
Abler Digital, une affiliation d’Abler Consulting, pensait déjà à lancer une plateforme de télémédecine depuis le début de cette année dans le cadre de ces projets de ‘digital transformation’ tels que la RegTech, la FinTech, la healthTech, l’EduTech et la GovTech. Avec la pandémie de Covid-19, nous avons donc décidé d’accélérer les choses en urgence durant le confinement étant donné les circonstances et les contraintes qui prévalent. Nous avons dans un premier temps proposé la plateforme gratuitement sur une période de trois mois à divers médecins et au corps médical en général afin de faciliter la vie des médecins et de leurs patients durant cette période sans précédent.
La télémédecine, comment ça marche ? Tout se passe par téléphone ou internet ?
Les gens peuvent avoir accès à la plateforme de télémédecine sur leur ordinateur à travers le site web ou sur leur Smartphone grâce à l’application qui est disponible sur IOS et Android avec une connexion Internet ou leur ‘mobile data’. La procédure est pour dire un jeu d’enfant. Pour les patients, l’enregistrement est gratuit et peut se faire en l’espace de quelques minutes. Par exemple, pour ceux qui veulent être consultés par un médecin ou un spécialiste, le système propose une liste de professionnels médicaux qui sont catégorisés par la spécialisation, la région de la consultation ou même par ce que l’on pourrait appeler leur ‘clinical speciality’. Dès que le patient aura fait son choix, le médecin peut lui proposer une consultation immédiate ou dans un ‘special slot’. D’autre part, un patient, qui désire tout simplement faire un ‘check-up’ ou un suivi, peut faire un ‘self- booking’ dépendant évidemment des créneaux disponibles, prédéfinis par les médecins.
Quelles sont les pathologies qui ne peuvent être traitées via la télémédecine ?
Il faut préciser que la plateforme de télémédecine est un outil qui facilite premièrement l’interaction entre un médecin et son patient dans le cadre d’une session de pré-consultation ou d’un suivi médical. C’est au médecin de déterminer si un patient nécessite une consultation physique ou virtuelle, dépendant de l’‘outcome’ d’une première consultation. À noter qu’un questionnaire est également disponible durant l’étape de ‘booking your appointment’ afin que le médecin puisse déterminer si une consultation physique sera nécessaire au lieu d’une consultation virtuelle.
Quels sont les avantages de cette innovation et éventuellement quelles en sont les limites ?
Un des premiers avantages de cette plateforme est sa simplicité, sa rapidité et son accessibilité. Le tout en quelques clics. Le patient peut avoir accès à son dossier médical à tout moment, y compris ses prescriptions et un résumé de ses consultations. Il ou elle peut par ailleurs utiliser les différents programmes disponibles sur le site web et sur l’application dits ‘personal health tracking and monitoring’ comme pour le diabète, la tension ou même le poids qui pourraient être utiles pour une prochaine consultation ou tout simplement pour un suivi médical. En termes de limitations, comme je l’ai précisé un peu plus tôt, c’est aux médecins de juger ou de déterminer si la consultation peut se faire virtuellement ou si cela requiert une session en personne.
La plateforme Abler Digital Health réunit, à ce jour, combien de médecins ?
Jusqu’à présent nous avons une vingtaine de médecins, notamment des généralistes, des cardiologues, des neurologues, des psychologues, des ‘speech therapists’ et des ‘ENT surgeons’. Depuis que la plateforme a été officiellement lancée en mai de cette année-ci, il faut dire que nous avons encore pas mal de professionnels du corps médical qui nous contactent et souhaitent nous rejoindre afin d’utiliser la plateforme comme interface, surtout pour leurs patients réguliers.
Les patients sont-ils à l’aise avec cette consultation à distance ?
Il est vrai que le concept de télémédecine est un concept nouveau pour les Mauriciens. Mais avec la facilité que propose notre plateforme, comme consulter plus d’un médecin en même temps ou avec un parent qui ne se trouve pas au même endroit ou dans le même pays, il semble que les patients se sont habitués assez vite à cette nouvelle méthode de consultation. Un engouement que nous avons surtout remarqué durant la période de confinement. Autre point que j’aimerais souligner c’est que nous avons reçu plein de retours positifs quant à l’avantage de pouvoir consulter un médecin de chez soi ou de son bureau tout en évitant les embouteillages et les salles d’attente.
Comment voyez-vous la pratique de la télémédecine à Maurice dans, disons, cinq ans ?
Avec la Covid-19 et les conséquences que nous connaissons déjà, il est évident que ce créneau qu’on appellerait ici le ‘E-health’ est inévitable. Notre système de santé devra inévitablement se digitaliser dans un futur proche. Abler Digital, qui se positionne comme le pionnier dans ce domaine, souhaite également partager son savoir-faire et son expertise en technologie avec les différentes parties prenantes qui désirent collaborer avec nous dans le cadre de la transformation digitale. Et la télémédecine est une première étape dans cet élan de transformation.
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