La Ligue professionnelle de football (LFP) a tranché. Réunie exceptionnellement plusieurs heures dans un hôtel du XVe arrondissement de Paris pour étudier ce dossier hors normes, sa commission de discipline a annoncé, mercredi 8 septembre dans la soirée, que le match de Ligue 1 entre Nice et Marseille, interrompu le 22 août après de graves incidents, sera rejoué sur terrain neutre et à huis clos.

Au total, l’OGC Nice est sanctionné de trois matchs à huis clos, le premier ayant été purgé le 28 août contre Bordeaux, à titre conservatoire. Le deuxième sera celui contre l’OM à rejouer et le troisième… le derby face au voisin Monaco, le 19 septembre.

En outre, le club niçois (qui menait 1-0 au moment des faits) écope de deux points de pénalité dont un avec sursis. Cette décision rappelle celle qui a frappé Metz en janvier 2017, pour les jets de pétards qui ont touché le gardien de Lyon Anthony Lopes, provoquant l’arrêt du match. La formation mosellane avait été punie par un retrait de deux points… transformé en trois points avec sursis après appel. L’OGC Nice peut faire appel devant la Commission supérieure d’appel de la Fédération française de football. L’appel n’est pas suspensif sauf exceptions.

Côté marseillais, le défenseur espagnol Alvaro Gonzalez reçoit deux matchs de suspension, alors que son coéquipier Dimitri Payet est suspendu pour un match avec sursis. Pablo Fernandez, le préparateur physique de l’OM qui a donné un coup de poing à un supporter niçois entré sur la pelouse, est suspendu de banc de touche, de vestiaire d’arbitres et de toutes fonctions officielles jusqu’au 30 juin 2022.

« Ce qui a été primordial pour nous, c’est le degré d’importance des incidents, qui constitue un niveau de désordre extrêmement élevé, quasi inédit, et qui doit mener la commission à entrer dans une zone de sanctions qui est, elle-même, très sévère et très élevée », a expliqué Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline, aux journalistes réunis par visioconférence.

Bagarre générale

Ces sanctions sont la conséquence des incidents survenus lors du match, le 22 août, de la 3e journée de Ligue 1 entre Nice et Marseille. La rencontre avait été interrompue à la 75e minute après que le joueur de l’OM Dimitri Payet, qui s’apprêtait à tirer un corner, avait été la cible des supporters ultras niçois. Touché au dos par une bouteille d’eau en plastique, le meneur de jeu avait renvoyé le projectile vers le public.

Des dizaines de supporters niçois avaient alors envahi la pelouse, provoquant une bagarre générale entre supporters, joueurs des deux équipes et membres de l’encadrement des deux clubs. Le défenseur espagnol Alvaro Gonzalez avait également participé aux échauffourées, en envoyant notamment un ballon dans la tribune des ultras.

Ce mercredi, Dimitri Payet et Alvaro Gonzalez ont quitté, en début de soirée, l’hôtel parisien où la LFP les avait auditionnés, suivis de leur entraîneur Jorge Sampaoli. Les trois hommes étaient arrivés peu avant 16 heures.

La délégation niçoise, menée notamment par le président Jean-Pierre Rivère et l’entraîneur Christophe Galtier, était arrivée un peu plus tôt avant eux dans la journée.

L’Olympique de Marseille « extrêmement choqué par les sanctions »

« En dépit des circonstances de ce match, les comportements de Dimitri Payet et Alvaro Gonzalez nous sont apparus comme sanctionnables sur le plan disciplinaire », a-t-il ajouté, précisant : « Pour Payet, la sanction prend compte du fait qu’il a été directement touché par une bouteille puis atteint par un coup de pied d’un spectateur, ce qui n’a pas été le cas pour Alvaro. »

L’Olympique de Marseille n’a pas accueilli favorablement ces décisions. « Nous sommes extrêmement choqués par les sanctions qui ont été prises contre Alvaro et même Payet », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le directeur de la communication du club Jacques Cardoze. « On a l’impression qu’il fallait un bouc émissaire côté OM et que c’est lui qui a pris. C’est la violence qui doit être condamnée, pas les acteurs du jeu », a-t-il ajouté.
Les suites de ce match polémique ne s’arrêteront pas à là. Plusieurs enquêtes sont en cours sur le volet judiciaire. Le supporter niçois auteur d’un coup de pied en direction de Payet, aujourd’hui sous contrôle judiciaire, sera jugé le 22 septembre. Un autre, accusé d’avoir fait un salut nazi, a été placé en détention provisoire en attendant son procès fixé le 13 octobre, pour « apologie de crime contre l’humanité ».

Source : lemonde.fr

Facebook Comments