Le pays a connu une hausse des prix du carburant, entraînant dans son sillage celle des denrées alimentaires suscitant la grogne des Mauriciens. Y aurait-il des solutions pour contenir l’inflation ? Rajeev Hasna, économiste et Group Head of Financial Planning à Harel Mallac, préconise deux stratégies. La première est d’essayer de contenir la dépréciation de la roupie mauricienne ou encore l’appréciation du dollar américain. L’économiste explique que les hausses des prix sont reliées à la dépréciation de la roupie mauricienne de 20 % vis-à-vis du dollar américain. « Etant donné que nous importons la majorité des choses que nous consommons, tous les prix devront augmenter de 20 % », affirme Rajeev Hasna. Et de préciser, dans la foulée, que le gouvernement a essayé de contenir l’appréciation du dollar. « Comme le FMI le dit, la roupie mauricienne est surévaluée et le dollar aurait pu se déprécier encore un peu plus. Je pense que sur ce point, le gouvernement fait son maximum », dit-il.

La deuxième stratégie, selon l’économiste, est que le gouvernement devrait essayer de s’attaquer à la hausse du prix du fret. « Surtout en tant qu’Etat insulaire, tout ce que nous importons passe techniquement par la mer. Le prix du fret a quasiment doublé, voire triplé… Ces effets font que les prix augmentent d’un pourcentage plutôt élevé. Nous devons voir au niveau national ce qui est possible de faire pour résoudre ce problème », explique Rajeev Hasna. Ce dernier ajoute que l’augmentation du prix du carburant joue également un rôle important dans l’inflation que connaît l’île. « Par exemple, quand un produit est déplacé d’un point A à un point B, il faut ajouter le coup de la hausse du carburant sur ces produits », précise-t-il.

De ce fait, Rajeev Hasna explique : « Que ce soit la hausse des prix du carburant, des denrées alimentaires ou encore du fret, nous aurons des ‘second round effects’ qui feront que nous aurons une hausse de l’inflation à Maurice pendant une certaine durée ».

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