Comme à l’accoutumée, pendant la période des vacances parlementaires, les politiciens sont encore plus actifs sur le terrain afin de conquérir davantage de mandants. Des stratégies sont adoptées pour solidifier leurs assises, voire envisager une entente ou alliance avec un autre parti. Deux ans après les législatives, les alliances qui ont brigué les suffrages ont changé. Allons-nous vers des forces de l’opposition similaires aux alliances de 2014 et de 2019 ? Si l’Alliance Morisien est toujours en place et garde la majorité contre vents et marées, l’opposition parlementaire change son fusil d’épaule et affûte ses armes.

Un député d’opposition a fait comprendre qu’il voulait quitter son parti à cause des différends avec son leader. Son choix, vraisemblablement, se porte sur le Sun Trust. D’ailleurs, il a déjà eu une première discussion avec les hautes sphères du parti soleil par le biais d’un intermédiaire. Serait-ce un cas de figure similaire à celui de Salim Abbas Mamode qui a démissionné du PMSD pour intégrer le MSM ? La rentrée parlementaire apportera son lot de réponses.

Par ailleurs, une unification de l’opposition est prônée mais rien de concret pour l’heure. Mais, selon un rapport du NSS, si l’opposition s’unissait en alliance, cela donnerait du fil à retordre au gouvernement sur le terrain. Toutefois, le mot d’ordre a été donné à tous les députés du gouvernement d’être plus proches de leurs mandants en 2022.

Où en sont les négociations ?
Paul Bérenger, leader du MMM, a déclaré samedi dernier en conférence de presse que la plateforme de l’Espoir (le MMM, le PMSD, le RM et le RP) souhaite une unité de l’opposition ainsi qu’une alliance pour des élections générales. Il a même ajouté que dès que la santé du leader des rouges le permettra, des négociations en face à face seront entreprises.

« Nou pa kapav anpes bann konversasion ki ena, bann ide ki flote, me le parti ena bann instans. As of now, pena nanie ofisiel », a déclaré Arvin Boolell, le chef de file du PTr au Parlement, ce jeudi 13 janvier. « Kan nou pou negosie, nou pou negosie avek bokou de fors », a concédé Arvin Boolell. Ce dernier a précisé que personne n’est contre le principe d’une alliance, mais cela doit être fait de bonne foi et dans le respect. Des mots qui interpellent d’autant plus que le Parti travailliste était dans l’entente de l’Espoir jusqu’à ce qu’il claque la porte après que le leadership de Navin Ramgoolam avait été remis en question.

Selon des recoupements d’informations, Arvin Boolell rencontrera l’actuel leader de l’opposition le lundi 17 janvier pour une séance de travail. Le poste de leader de l’opposition devra être un des éléments de la discussion. Le député Shakeel Mohamed devrait vraisemblablement retrouver son poste de Whip de l’opposition lors de la rentrée parlementaire. D’ailleurs, à une question de la presse sur ce sujet, ce dernier a déclaré : « oun deza trouv enn kwafer koup so prop seve ». Il était présent aux côtés d’Arvin Boolell, lors de la conférence de presse de son parti, ce jeudi. Si Patrick Assirvaden, président du PTr, a dit haut et fort que le PTr devra reprendre sa place dans l’opposition, Arvin Boolell et Shakeel Mohamed ont préféré déclarer que, pour eux, c’est le pays qui compte avant tout.

Alliance ou pas ?
Si rien n’est officiel à ce stade, il y a bel et bien des pourparlers par des intermédiaires. Selon les informations reçues, le PTr serait en position de force dans les négociations ainsi que les propositions imposées. Une réunion est prévue entre Paul Bérenger et Navin Ramgoolam très prochainement sur le sujet. Mais les deux leaders devront toutefois faire avaliser les négociations et décisions par le Bureau politique de leur parti.

Dans un schéma où le PTr devient la ‘driving force’ d’une alliance de tous les partis d’opposition, il y aura deux partis qui auront des rôles moins importants, notamment le Rassemblement Mauricien de Nando Bodha et le Reform Party de Roshi Bhadain. Car, si Navin Ramgoolam assumera le rôle de leader d’une alliance, ce qui est fort probable, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval auront des rôles de premier plan. Or, on ne peut pas avoir cinq capitaines dans un même bateau. Qu’en sera-t-il de Roshi Bhadain et de Nando Bodha ? Seul l’avenir le dira.

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