Les assises de Saône-et-Loire ont entamé, lundi 21 juin, le procès de Valérie Bacot, souvent présentée comme la « nouvelle Jacqueline Sauvage », pour l’assassinat de son mari proxénète qui la violait depuis l’âge de 12 ans. Elle comparaît libre après avoir été placée sous contrôle judiciaire à la fin de l’année 2018.

Valérie Bacot a ainsi raconté l’emprise qu’avait son ex-beau-père violent, devenu son mari et proxénète, lundi, au premier jour de son procès, pour l’avoir tué d’une balle dans la nuque. « Au départ, j’étais contente qu’il revienne », se souvient Valérie Bacot quand elle est interrogée sur cette étonnante année 1997, où son beau-père rentre au foyer familial à sa sortie de prison, où il avait pourtant été incarcéré pour avoir violé celle qui était alors sa belle-fille âgée de 12 ans. À force de viols, elle tombe enceinte à 17 ans – il en a 42. Sa mère la chasse. « Je voulais garder mon enfant. J’avais personne. Où je pouvais aller ? », dit-elle pour expliquer pourquoi, contre tout entendement, elle décide de suivre son violeur quand il lui propose de s’installer en couple.

« Au départ, c’étaient des claques, puis c’est devenu des coups de pied, des coups de poing et il m’étranglait. Au fil du temps, il y a eu des menaces avec l’arme [un pistolet avec lequel Valérie Bacot tuera son mari, Daniel Polette, NDLR]. Il me la mettait sur ma tête et me disait : “La prochaine fois, je te louperai pas” », continue l’accusée dans des hoquets de larmes, se souvenant que, « surtout, il ne faut pas, il ne faut pas crier parce que, sinon, c’est encore pire ». Elle ira jusqu’à épouser son bourreau, parce que ses quatre enfants « demandaient pourquoi ils n’avaient pas le même nom que moi ». Deux d’entre eux, et le petit ami de sa fille, ont déjà été condamnés en 2019 à six mois de prison avec sursis pour avoir aidé leur mère à dissimuler le cadavre. Obéir, c’est aussi le cas quand son mari lui dit que, elle, cette « bonne à rien », sa seule solution pour « ramener de l’argent » serait de se prostituer. L’homme aménage le monospace familial et y offre sa femme pour des passes de 20 à 50 euros le long de la départementale.

Dans un carton calfeutrant la vitre arrière, un trou a été pratiqué pour que « Dany » puisse regarder et, surtout, contrôler si elle faisait « ce qu’il fallait ». Sinon, il lui glissait des « instructions » par les oreillettes qu’elle devait garder. Mais le dimanche 13 mars 2016, Dany lui annonce que ce soir, elle aura ce « brut » dont même lui a peur, et qu’il faudra faire « quelque chose de particulier ». « J’avais mal. Il y avait du sang. Tout ce que j’avais vécu revenait d’un coup », dit-elle pour expliquer pourquoi elle s’est saisie du pistolet de son mari, caché dans le véhicule, et a fait feu dans sa nuque. Le procès est prévu jusqu’à vendredi.

Source : lepoint.fr

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