« Le président Trump mérite de voir qui est derrière lui. » Des milliers de partisans de Donald Trump ont manifesté samedi à Washington, dans un baroud d’honneur plutôt festif, pour afficher leur « amour » au président, qu’ils estiment être la victime d’un « vol » électoral, sans pouvoir en apporter la preuve. Une marée de drapeaux américains, de casquettes rouges « Make America Great Again » et de pancartes « Halte au vol » recouvrait à la mi-journée la Freedom Plaza, à quelques encablures de la Maison-Blanche. Une scène inhabituelle au cœur de la capitale fédérale américaine, qui a voté le 3 novembre à plus de 90 % pour Joe Biden, dont Donald Trump et ses plus fidèles soutiens refusent toujours de reconnaître la victoire, annoncée il y a une semaine.
Le président américain, qui avait laissé entendre la veille dans un tweet qu’il pourrait venir les saluer, a pu apercevoir certains de ses partisans depuis sa limousine blindée en quittant en matinée la Maison-Blanche pour se rendre au golf. « Des centaines de milliers de personnes montrent leur soutien à (Washington) DC. Ils n’accepteront pas une élection truquée et corrompue ! », a-t-il tweeté dans l’après-midi en exagérant à l’évidence l’ampleur de la foule. Sa porte-parole Kayleigh McEnany est même allée encore plus loin en évoquant au mépris des faits « plus d’un million de personnes ».
Ambiance de meeting de campagne
Dans une ambiance de meeting de campagne, avec musique et vendeurs de rue, la plupart des manifestants ne portaient pas de masque et disaient encore croire à la possibilité d’un second mandat du républicain. « Ça va être très compliqué, mais tout est possible avec l’aide de Dieu », confie Kathleen Erickson, dont l’avion pour Washington, au départ du Colorado, était « rempli de partisans de Trump ». Originaire de Pennsylvanie, l’un des États les plus contestés, Greg appelle lui à la patience jusqu’à ce que les recours judiciaires engagés par le camp républicain soient épuisés : « Si ça marche, Trump gagnera. Sinon, nous reviendrons dans quatre ans ». Les commerces du centre-ville de la capitale, coupé à la circulation, étaient encore largement barricadés samedi derrière des plaques de contreplaqué, l’annonce de contre-manifestations faisant craindre des affrontements malgré l’importante présence policière.
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