Le président élu des Etats-Unis, le démocrate Joe Biden, s’est mis au travail, lundi 9 novembre, pour organiser sa future prise de fonctions autour de sa priorité numéro un : la lutte contre la pandémie. Il fait ainsi fi de Donald Trump, le président sortant, qui refuse toujours d’admettre sa défaite.

  • Le port du masque « n’est pas une posture politique », affirme Joe Biden

Le port du masque « n’est pas une posture politique », a affirmé lundi Joe Biden, qui a « imploré » les Américains à se protéger et à protéger les autres contre le nouveau coronavirus. « S’il vous plaît, je vous implore de porter un masque », a-t-il déclaré lors d’une allocution à Wilmington, dans le Delaware. « Faites-le pour vous, pour votre voisin ; le masque n’est pas une posture politique, mais c’est une bonne façon de commencer à rassembler le pays. »

Joe Biden a également rappelé que, « dans l’immédiat », le port du masque restait « une arme plus efficace contre le virus que le vaccin ». « Le but du masque n’est pas de rendre votre vie moins confortable ou de vous enlever quelque chose », a lancé le démocrate, alors que de nombreux partisans du président sortant, Donald Trump, estiment que l’obligation de porter un masque viole leurs droits constitutionnels. Il s’agit, au contraire, de « revenir à une situation normale le plus vite possible », a-t-il plaidé.

  • Mise en place d’une cellule de crise contre le Covid-19

Comme prévu, le tout premier acte de la transition du démocrate a été de mettre en place une cellule de crise pour tenter de juguler la pandémie de Covid-19 dans son pays, de loin le plus affecté de la planète. Cette cellule, composée de scientifiques et d’experts, est chargée dès lundi de bâtir un « plan qui entrera en vigueur à compter du 20 janvier 2021 », jour de son investiture. Joe Biden prend ainsi le contre-pied de son rival Donald Trump, qui a toujours minimisé la pandémie.

M. Biden a également salué l’annonce par les laboratoires Pfizer et BioNTech d’un vaccin « efficace à 90 % » contre le Covid-19 : « Je félicite les femmes et les hommes talentueux qui ont contribué à réaliser cette percée et à nous apporter tant de raisons d’espérer. » « Il est dans le même temps important de prendre conscience qu’il faudra encore des mois avant que ne se termine la bataille contre le Covid-19 », a-t-il toutefois prévenu, avec la prudence qui le caractérise.

Accompagné de sa future vice-présidente, Kamala Harris, il doit par ailleurs s’exprimer lundi dans la matinée depuis sa ville de Wilmington, dans le Delaware, quant à la feuille de route qu’il entend suivre dès son entrée à la Maison Blanche (prévue le 20 janvier) pour sortir le pays de la crise sanitaire et économique dans laquelle il se trouve

  • Dix millions de cas détectés aux Etats-Unis

Il n’aura fallu que dix jours au pays le plus endeuillé au monde par le Covid-19 pour passer de 9 à 10 millions de cas confirmés, après avoir enregistré la semaine dernière plusieurs records de nouvelles infections journalières. Les Etats-Unis ont franchi lundi la barre des 10 millions de cas détectés de contamination au nouveau coronavirus depuis le début de la pandémie, selon le comptage de l’université Johns-Hopkins, qui fait référence.

D’après les chiffres de Johns-Hopkins, les Etats-Unis ont recensé plus de 100 000 cas positifs sur vingt-quatre heures au cours des quatre derniers jours, avec un pic à 127 000 entre jeudi et vendredi. Avec plus de 237 000 morts, la première puissance mondiale a payé le plus lourd tribut humain à la pandémie, comptant à elle seule (avec ses 10 millions de cas) pour près d’un cinquième du nombre total des contaminations enregistrées à travers le monde depuis l’apparition du virus en Chine fin 2019.

  • Donald Trump ne s’avoue toujours pas vaincu

Donald Trump, dont l’agenda était, dans un effet de miroir saisissant, totalement vide pour la sixième journée consécutive, a lui aussi salué une « excellente nouvelle » après l’annonce des laboratoires Pfizer sur le vaccin. « La Bourse est en forte hausse », s’est-il également félicité dans un Tweet en lettres capitales.

Le milliardaire républicain refuse toujours de reconnaître qu’il a perdu. Sans s’être exprimé en public depuis samedi, il a promis, par communiqué et sur Twitter, de multiplier dès lundi les actions en justice, arguant de « fraudes » électorales pour lesquelles il n’a toujours pas fourni de preuves.

Et le ministre de la justice, Bill Barr, un de ses alliés les plus fidèles, a donné son feu vert à l’ouverture d’enquêtes par les procureurs américains sur d’éventuelles irrégularités lors du scrutin du 3 novembre.

« Si les allégations sérieuses doivent être traitées avec beaucoup de soin, les réclamations spéculatives, fantaisistes ou farfelues ne doivent pas servir de base à l’ouverture d’enquêtes fédérales », a-t-il toutefois prévenu.

Les chances d’aboutir des actions judiciaires engagées par M. Trump paraissent pour l’heure très minces : il faudrait en effet trouver des arguments convaincants pour invalider des dizaines de milliers de voix non pas dans un Etat, mais dans quatre ou cinq d’entre eux – chose que son camp n’est pour l’instant pas parvenu à faire.

  • Donald Trump limoge le ministre de la défense

Donald Trump a annoncé lundi le limogeage – largement attendu – de son ministre de la défense, Mark Esper, qui sera remplacé par le directeur du centre national de contre-terrorisme, Christopher Miller. « Chris va faire un SUPER travail ! Mark Esper est limogé. Je le remercie pour son travail », a tweeté sans cérémonie le président américain :

Les relations entre le bouillant président septuagénaire et le technocrate Mark Esper, 56 ans, étaient tendues depuis que le chef du Pentagone s’était publiquement opposé, en juin, au déploiement de l’armée en vue de réprimer les manifestations antiracistes dans le pays. Depuis cette date, la perte d’influence de M. Esper était devenue palpable et il avait disparu des écrans, n’accordant plus d’entretiens et ne prononçant que des discours préparés à l’avance.

Christopher Miller devient ministre par intérim jusqu’au 20 janvier 2021. Il est techniquement le cinquième chef du Pentagone de Donald Trump, après l’ancien général des Marines Jim Mattis, l’ingénieur de Boeing Patrick Shanahan et le chef de la Navy Richard Spencer, qui a dû prendre les rênes brièvement en attendant la confirmation par le Sénat, en juillet 2019, de M. Esper.

 

 

 

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