Depuis la semaine dernière, la question de la santé mentale de nos jeunes fait couler beaucoup d’encre. José Emilien, président de Befrienders, une association qui milite pour la prévention contre le suicide, estime que les écoles doivent avoir davantage de psychologues ou sinon former les enseignants à être mieux à l’écoute des élèves. « Un enseignant doit pouvoir créer des liens avec son élève », précise José Emilien. Son association a contribué à réduire le nombre de personnes à tendance suicidaire à Maurice et participe à la formation de plus d’un millier de volontaires qui sont ses ambassadeurs à travers l’île. Les volontaires ainsi que les psychologues ont été sensibilisés à reconnaître les signes et symptômes d’une personne à tendance suicidaire.

« Un enseignant est l’une des premières personnes à se rendre compte d’un comportant anormal chez un jeune et ses comportements ne doivent rester anodins à aucun moment », explique-t-il. Les enseignants sont formés pour transmettre le savoir, dit-il, mais on leur donne peu d’outils pour apprendre à être en relation avec l’autre. Or, tout part de là, dans l’instauration d’un climat propice au dialogue, à l’écoute, à l’accompagnement. « De plus, les enseignants ne sont pas aidés. Le ministère de l’Éducation ne compte que 30 psychologues pour plus de 200 000 enfants scolarisés. Soit un psychologue pour plus de 7 000 élèves », constate-t-il. Pour José Emilien, on ne peut plus travailler avec un système de rendez-vous comme propose le système actuel. « On ne peut attendre quand on a des tendances suicidaires. Un jour de non-assistance est un jour de trop », rappelle-t-il.

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