La situation sanitaire alarmante résultant de la propagation de la Covid-19 dans la communauté, tient-elle le deuxième trimestre en otage ? Toujours est-il qu’un retour dit ‘normal’ à l’école le 13 septembre prochain ne peut être envisagé pour le moment. Au ministère de l’Education, on élabore des plans pour rattraper le retard dans le programme du premier trimestre qui compte moins d’une vingtaine de jours d’école. En cause, les classes en alternance et les fermetures temporaires. Au primaire comme au secondaire, le premier trimestre a pris fin le vendredi 27 août. Après huit semaines de classes perturbées, l’école a pris fin prématurément pour certains élèves. La communauté scolaire n’a pas été épargnée par le nombre de cas de contaminations à la Covid-19 qui affole encore les compteurs.

Des parents n’ont eu de cesse d’exprimer leur angoisse tout en envoyant, malgré la gravité de la situation sanitaire, leurs enfants à l’école. On l’a d’ailleurs constaté suite au post de la rédaction d’ION News sur sa page Facebook, le 15 juillet dernier, « Parents, envoyez-vous toujours vos enfants à l’école après ces cas de Covid dans certains établissements ? ». Les 203 commentaires reçus ont permis de comprendre l’état d’esprit des parents vis-à-vis de la scolarisation de leurs enfants. Se basant sur ces commentaires, il a été observé que 6,7 % ont envoyé leurs enfants à l’école à la réouverture de l’école mais ont cessé de le faire après la hausse des cas de Covid-19. Les raisons avancées par les parents pour ne pas envoyer leurs enfants à l’école étaient principalement liées au risque plus élevé d’attraper le virus, tandis que ceux qui ont envoyé leurs enfants ont mentionné la vie sociale des enfants à l’école et le refus des enfants de suivre des cours en ligne. Parmi les commentaires, on note que certains ont également demandé pourquoi les enfants ne sont pas envoyés à l’école alors que les parents les emmènent dans des centres commerciaux bondés. D’autres ont avancé l’argument suivant : « Les écoles devraient-elles rester fermées pendant des années si la Covid-19 persiste ».

Il revient néanmoins que le ministère de l’Education envisage trois formules pour rattraper les jours perdus : une extension des heures de classe, une extension du calendrier scolaire avec des jours de vacances en moins et l’école le samedi. Du moins, c’est ce que rapporte une source dudit ministère, qui prend soin, dans la foulée, de dire qu’il n’y a encore rien d’officiel. En effet, rien n’a été communiqué pour l’instant pour le deuxième trimestre prévu le 13 septembre prochain. Une décision est incessamment attendue du ministère de l’Education. Ce dernier aura à définir, d’une part, des formules pour rattraper le retard accumulé durant le trimestre écoulé et, d’autre part, trouver le mode d’apprentissage à appliquer au cas où l’école est contrainte de fermer, non pour un jour ou deux, mais pour une plus longue durée. Car, en dépit de la volonté des autorités de l’Education de maintenir les salles de classes ouvertes, la pandémie plonge tout le monde dans l’incertitude. Et pour que les fermetures d’établissement n’interrompent pas l’apprentissage, le défi est d’avoir un plan prêt à l’emploi à partir du 13 septembre prochain.

Armoogum Parsuramen, ancien ministre de l’Education, et désormais directeur de la Global Rainbow Foundation, a partagé ses sentiments sur le contexte actuel, ce lundi 30 août. « Cette situation est exceptionnelle et inédite. Covid oblige, le nouveau calendrier scolaire a sans doute bouleversé tout le système et les enfants avec. Pour ce premier trimestre, les enfants ont été à l’école 16 jours seulement », dit-il. Et de poursuivre : « Il y a beaucoup de rumeurs qui circulent sur des cours de rattrapage les samedis pour rattraper le retard dans le programme du premier trimestre. On ne peut prendre des décisions comme ça. Je trouve que le gouvernement et le ministère de l’Education ont une approche autoritaire. Ils décident et implémentent d’eux-mêmes sans consulter les ‘stakeholders’. Une consultation ne coûte rien. Il doit y avoir des discussions pour que les enfants ne soient pas pénalisés ».

Par ailleurs, Armoogum Parsuramen précise que si l’on diminue les jours d’enseignement cela aura des répercussions sur la performance des élèves. Il est, ainsi, nécessaire de pouvoir encadrer nos élèves avec l’aide des psychologues et des parents. « Le gouvernement doit chercher des solutions aux problèmes auxquels les élèves font face et non prendre des décisions fixes et au hasard. Nombreux sont des enfants défavorisés qui n’ont pas accès à l’internet ou aux outils nécessaires pour suivre les classes à travers le ‘online teaching’. Le ministère de tutelle a un gros budget. Je pense qu’il doit revoir son budget pour voir comment venir en aide aux élèves défavorisés », préconise l’ancien ministre de l’Education. Ce dernier ne perd pas espoir et pense « qu’on va pouvoir surmonter cette épreuve s’il y a des consultations et des dialogues entre tous les partenaires ».

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