Un rapport accablant. Ce mardi 14 janvier, le ministère de la Justice a remis au Congrès les conclusions d’une enquête de plusieurs mois sur Donald Trump menée par le procureur spécial Jack Smith. Au cœur de ses investigations : les manœuvres de l’ancien président pour tenter de renverser les résultats de l’élection de 2020. Le verdict du procureur est sans détours : si le milliardaire républicain n’avait pas été réélu en novembre dernier, les preuves accumulées auraient suffi à le faire condamner.
« S’il n’y avait eu l’élection de M. Trump et son retour imminent à la présidence, le bureau (du procureur spécial) a estimé que les preuves étaient suffisantes pour obtenir et maintenir une condamnation lors d’un procès », indique le rapport publié mardi par les médias américains.
Le document rappelle que « la Constitution interdit l’inculpation et la poursuite d’un président », un principe qui « ne dépend pas de la gravité des crimes reprochés, de la solidité des preuves du gouvernement ou du bien-fondé de la poursuite ». L’affaire pénale avait donc été abandonnée après le scrutin du 6 novembre.
Peu après la publication de ce rapport, Donald Trump a réagi dans un message virulent sur sa plateforme Truth Social : « Jack Smith le Dérangé n’a pas été capable de poursuivre avec succès l’adversaire politique de son « patron », Joe Biden le Corrompu », a-t-il écrit. « Pour vous montrer à quel point le Dérangé Jack Smith est désespéré, il a publié ses fausses conclusions à 1 h 00 du matin », a ajouté le président élu dans un autre message.
Pressions et tentatives de changer les résultats
Le rapport de Jack Smith, paru dans la nuit de lundi à mardi, détaille les efforts présumés de Donald Trump pour persuader les élus et les dirigeants républicains au niveau de l’État de « changer les résultats » de l’élection de 2020.
« M. Trump a contacté des élus et des responsables d’État, a fait pression sur eux avec de fausses allégations de fraude électorale dans leur État et les a exhortés à prendre des mesures pour ignorer le décompte des voix et changer les résultats », selon le rapport, qui a été mis en ligne par le New York Times et le Washington Post.
« Il est important de noter » qu’il s’est adressé « uniquement aux élus et aux responsables d’État qui partageaient son affiliation politique et étaient ses partisans, et uniquement dans les États qu’il avait perdus », ajoute le rapport.
Par ailleurs, le texte affirme que Trump et ses co-conspirateurs avaient prévu de faire des « certificats frauduleux » d’électeurs dans sept États où il avait perdu : l’Arizona, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, le Nouveau-Mexique, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Le bureau du procureur spécial conclut que « la conduite de Trump a violé plusieurs lois pénales fédérales ».
Le procureur spécial Jack Smith a quitté le Département de Justice la semaine dernière, quelques jours après avoir soumis son rapport final.
Dans une autre affaire, Donald Trump a été officiellement dispensé de peine par un juge le 10 janvier dans l’affaire des paiements cachés à une star de films X, une sanction symbolique, mais historique dans le sens où elle fait de lui le premier président élu des États-Unis condamné au pénal.
Source : Huffingtonpost/France