« La police a soumis une version tronquée pour servir ses intérêts et induire la Cour en erreur. » Dans son affidavit juré aujourd’hui, l’ex-Premier ministre n’y va pas de main morte. Navin Ramgoolam conteste le fait que la Cour ait accédé à la requête du Directeur des poursuites publiques de procéder à la fouille de deux coffres sis à la succursale de Bell-Village de la MCB. Il conteste également le gel du compte du Parti travailliste.

D’une part, les coffres en question n’ont pas été ouverts « depuis 1986 ou 1987 », fait dont la police doit être au courant, avance Ramgoolam. Or, l’enquête de la police porte sur la période allant de 2005 à 2014, alors que le leader du Parti travailliste était Premier ministre. Ces coffres « ne peuvent être d’aucune utilité dans le cadre de cette enquête », souligne Ramgoolam. D’autre part, écrit-il, ni la police ni le DPP n’ont suivi les procédures pour l’obtention de cet ordre.

La méthode adoptée par les autorités fait dire à Navin Ramgoolam que la police tente de « créer une perception aux yeux du public ». Et que le juge qui a statué dans cette affaire n’a pu, dans les circonstances, faire preuve d’« une décision judiciaire éclairée ».

Le DPP a ainsi fait une requête ex parte en dehors des horaires de la Cour. Sans toutefois mentionner, contrairement à ce que dispose la loi, les personnes visées par cet ordre, affirme Ramgoolam. La police n’a pas inclus tous les détails de l’affaire dans son application mais a présenté des « faits tronqués et déformés », avance Ramgoolam. Omettant, par exemple, le fait que celui-ci était déjà en détention au moment où cette requête a été faite. Et que les coffres n’ont pas été ouverts depuis 30 ans.

Il ne se serait pas opposé à l’ouverture des safe deposit boxes, dont sa sœur et lui ont hérités à la mort de leurs parents, poursuit Navin Ramgoolam, si la police en avait fait la requête. Il compte d’ailleurs rendre leur contenu public dès que l’ordre pour les fouiller sera levé, dit-il.

Le leader du Parti travailliste conteste également le freezing order qui bloque le compte bancaire du Parti travailliste. Assurant qu’il a été alimenté avec les « dons (…) reçus uniquement par chèques » des membres du parti.

Lire l’affidavit de Navin Ramgoolam dans son intégralité plus bas :

Affidavit Ramgoolam MCB 01 Affidavit Ramgoolam MCB 02 Affidavit Ramgoolam MCB 03 Affidavit Ramgoolam MCB 04 Affidavit Ramgoolam MCB 05 Affidavit Ramgoolam MCB 06 Affidavit Ramgoolam MCB 07 Affidavit Ramgoolam MCB 08 Affidavit Ramgoolam MCB 09 Affidavit Ramgoolam MCB 10 Ramgoolam Court order MCB

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