Ebène, 10h30 ce jeudi 5 septembre. L’inauguration de l’Akademi Kreol Repiblik Moris – annoncée par le Conseil des ministres le 24 mai – aurait dû avoir lieu officiellement aujourd’hui. Le lancement de la troisième édition du Diksioner Morisien était prévu dans le même temps. Mais les deux ont été annulés dans l’après-midi d’hier.

Officiellement, le message émanant du ministère de l’Education, organisateur de l’événement qui sera «reprogrammé bientôt», évoque des «circonstances imprévues». Sans toutefois donner de détails ni préciser de date. Selon nos recoupements, l’absence du Premier ministre est à l’origine du report. il était prévu que le Premier ministre soit à Ebène ce matin mais Pravind Jugnauth n’était finalement pas disponible. Contacté, son conseiller Ken Arian a promis de revenir vers nous. Nous n’avions rien reçu au moment de la mise en ligne de cet article (7 heures, 5 septembre).

L’Akademi Kreol Repiblik Moris devra notamment approfondir les travaux effectués sur la grammaire et l’orthographe du créole mauricien, rodriguais, agaléen. Elle comprend des représentants du Mauritius Institute of Education, de l’université de Maurice, des ministères de l’Education ainsi que des Arts et de la Culture, de la Creole Speaking Union, du Service diocésain de l’éducation catholique, de la Rodrigues Regional Assembly et du secteur privé (délégué unique). Une composition «institutionnelle», fait-on comprendre dans le milieu.

Photo : La deuxième édition du Diksioner Morisien remonte à 2011.

Le nouveau Diksioner Morisien déjà en vente

Cette troisième édition de ce répertoire du vocabulaire du créole mauricien comprend quelque 2 500 nouvelles entrées, sur environ 4 000 propositions retenues durant les quelque deux ans nécessaires pour trouver des mots qui n’y figuraient pas encore. Comme «banal», «evidan» ou encore «serti», qui font partie du vocabulaire courant.

De nombreux termes informatiques (e.g. «google» comme verbe) et techniques intègrent le dictionnaire. Il en va ainsi de certaines désignations parlementaires ou encore des noms de postes dans l’administration publique, «utilisées régulièrement par les journalistes», explique le Pr Arnaud Carpooran.

Cheville ouvrière du dictionnaire, il souligne cette fois encore le travail immense abattu par des centaines d’étudiants de l’université de Maurice. La «dynamique générationnelle» a joué un rôle prépondérant, souligne le linguiste. Dean de la faculté des sciences humaines et président de la Creole Speaking Union, il sent avec satisfaction «qu’il y a une relève», notamment au niveau de l’équipe de coordination. «Le Diksioner pourra continuer sans Arnaud Carpooran», fait ressortir le principal intéressé.

Diksioner Morisien – Trwaziem edision. Disponible en librairies (notamment chez Bookcourt et les Editions Le Printemps) à Rs 750

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