L’histoire se répète. L’Europe est redevenue l’épicentre de la pandémie de Covid-19. Un an après le séisme épidémique de l’automne 2020, le Vieux Continent est victime d’une puissante réplique. L’an dernier, il assistait ébahi à une flambée de nouveaux cas déclarés, qui culminait à 2 millions la première semaine de novembre. Un an plus tard presque jour pour jour, il s’apprête à franchir de nouveau ce seuil, après avoir connu une vague printanière puis un grand reflux estival. Un répit qui, comme il y a un an, avait pu laisser croire à une sortie de crise. En vain. « L’épidémie a la même forme de dispersion que le Boléro de Ravel, où chaque instrument entre en scène l’un après l’autre, indique Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale (université de Genève). Tout le monde n’entre pas en phase épidémique au même moment, chaque cluster géographique joue sa partition. »

L’Europe dans la tourmente
C’est donc au tour de l’Europe. Entre le 1er et le 7 novembre, la zone européenne a regroupé plus de 60 % des nouvelles infections de Covid-19 diagnostiquées dans le monde. Et 55 % de tous les décès (26 726) liés à la pandémie, relève l’Organisation mondiale de la santé (OMS). « Le nombre de nouveaux cas en Europe a progressé de 7 %, tandis que les décès ont augmenté de 10 % », souligne l’institution onusienne. Par contraste, « les autres régions du monde ont signalé des baisses ou des tendances stables [des nouvelles infections] », sauf l’Afrique, qui a connu une légère hausse (+ 4 %). Quant au bilan mondial de la pandémie, il s’élevait au 7 novembre à 250 millions de cas enregistrés et à plus de 5 millions de décès déclarés, selon l’OMS. Un nombre de morts sans doute très sous-estimé.

« Dans toute l’Europe, le frein estival est levé. Le fait que les espaces clos soient désormais moins ventilés est sûrement l’une des clés du rebond épidémique actuel, analyse Antoine Flahault. Les autres freins que représentent la couverture vaccinale et les gestes barrières ne suffisent pas à contrer le variant Delta, très contagieux. »

Ces taux de nouveaux cas et de décès, qui grimpent depuis maintenant cinq à six semaines d’affilée, devraient encore croître au cours des deux prochaines semaines, signale le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Au 7 novembre, le taux de nouveaux cas s’élevait à 383,9 pour 100 000 habitants, contre 316,4 la semaine précédente pour l’ensemble des pays de l’Union européenne et de l’espace économique européen. Autre inquiétude : le taux de nouveaux décès liés au Covid-19 (sur quatorze jours) augmente aussi. Au 7 novembre, il était de 35,5 décès par million d’habitants, contre 32,3 la précédente. De son côté, la France a franchi le 15 novembre le cap des 100 cas pour 100 000 habitants.

Source : lemonde.fr

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