C’est un phénomène que les autorités sanitaires mauriciennes redoutent également. Après l’expulsion des membres du personnel de santé engagés dans le combat contre le nouveau coronavirus en Inde, c’est au tour de leurs confrères français d’être victimes de pressions diverses. L’AFP rapporte qu’une soignante a reçu une lettre l’enjoignant de quitter son logement de Vulaines-sur-Seine, en région parisienne, et de faire ses courses «en dehors de la ville».

Il lui est aussi reproché de promener son chien, ce qui irrite grandement la jeune femme qui s’équipe pourtant de masque, de gants, de lunettes et de surblouse de protection au travail. Elle s’applique à effectuer le double lavage des mains avec du savon et du gel hydroalcoolique entre chaque patient.

Elle a remis la lettre au maire, lequel l’a transmis au procureur pour l’ouverture d’une enquête. Des cas similaires ont été partagés sur les réseaux sociaux ces derniers jours, poussant le Premier ministre Edouard Philippe à dénoncer samedi ces «mots scandaleux» laissés aux soignants.

«Les gens s’écartent quand ils me croisent, ils ne se tiennent plus à un mètre de moi, mais à quatre mètres », raconte Negete Bensaïd, infirmière libérale à Paris. Ses proches l’enjoignent d’arrêter de travailler et alors que certains patients refusent ses visites. Comme elle, les soignants à domicile qui se déplacent avec masques et gel hydroalcoolique doivent également composer avec le fait d’être devenues des cibles.

Des infirmières racontent également comment leurs véhicules ont été dévalisés, des masques emportés. «Même si ces événements restent minoritaires, c’est ahurissant», s’indigne Patrick Chamboredon, le président de l’Ordre national des infirmiers qui regroupe 700 000 membres. Face à la méfiance, il recommande des tests pour les soignants afin de rassurer les Français.

Photo : Nice Matin

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