Le Zimbabwe est confronté à une crise sanitaire des plus difficiles. Alors que le couvre-feu sanitaire a été étendu pour deux semaines additionnelles afin de contrer la propagation du Covid-19, les habitants craignent surtout une autre maladie qui a fait 152 morts depuis le début de l’année : la malaria. Ce chiffre équivaut à une hausse de 44% comparativement aux données de la même période l’an dernier alors qu’elle est de 300% dans la région de Matabeleland qui est située près de l’Afrique du Sud.

170 000 personnes sont touchées par la fièvre des marais et 19 000 nouveaux cas ont été recensés la semaine dernière. Parmi, l’on dénombre 10% d’enfants ayant moins de 5 ans. La situation devrait empirer davantage avec la saison des pluies qui est favorable à la propagation de la maladie par les moustiques. Le paludisme avait reculé sous Robert Mugabe, mais elle connaît une nouvelle poussée en raison d’un système de santé défaillant.

Il y a à peine deux semaines, après une grève, le personnel soignant avait intenté une action en justice contre le gouvernement zimbabwéen pour ne pas lui avoir fourni des masques de protection et autres équipements de protection. Le pays a bien reçu un don de la Jack Ma Foundation, mais il est insuffisant. En janvier, les médecins ont mis un terme à des mois de grève après que le milliardaire Strive Masiyima s’est porté volontaire pour leur verser un salaire durant de six mois.

Avec le nouveau coronavirus, la chose se complique davantage étant donné que les symptômes sont presque les mêmes : fièvre, courbatures et maux de tête. Le Zimbabwe compte officiellement 28 cas d’infections et 3 décès, mais ce chiffre ne refléterait pas la réalité, le nombre de tests de dépistage étant très faible, au grand dam de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’organisme onusien rappelle que les maladies sous-jacentes telles que l’anémie et la malnutrition précipitent les patients atteints du paludisme vers la tombe. Il reste néanmoins une bonne nouvelle : la chloroquine et l’hydroxychloroquine sont produites localement car utilisés contre le paludisme et servent à traiter les malades atteints du Covid-19 dans de nombreux pays.

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