Dans le monde, la pandémie de Covid-19 a officiellement contaminé plus de 44,5 millions de personnes, pour plus de 1,175 million de morts depuis la fin décembre, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP) jeudi 29 octobre.

L’Union européenne (UE) va mobiliser 220 millions d’euros pour financer des transferts de patients atteints du Covid-19 d’un pays à l’autre, afin de soulager les hôpitaux surchargés par la deuxième vague de la pandémie, a annoncé jeudi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

Pour faciliter ces transferts, les Etats « doivent partager des données exactes et en temps réel » par l’intermédiaire d’une plate-forme mise en place au niveau européen, a-t-elle souhaité au cours d’une conférence de presse à l’issue d’un sommet par visioconférence réunissant les Vingt-Sept. « Le bon usage des fonds exige d’avoir une bonne information », a-t-elle prévenu. Ces données, réunies par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies, recenseront les capacités en unités de soins intensifs. Confrontés à une flambée des contaminations à travers tout le continent, les chefs d’Etat et de gouvernement ont été appelés par Bruxelles « afin de partager les meilleures pratiques, d’harmoniser les recommandations scientifiques et d’éviter d’envoyer des messages contradictoires », a insisté Mme von der Leyen.

Elle a appelé à renforcer l’interopérabilité des applications de traçage nationales : trois ont déjà été connectées au « système passerelle » établi par Bruxelles en vue de les relier entre elles, et 19 applications devraient suivre. Cinquante millions d’Européens ont déjà téléchargé de tels programmes.

Les dirigeants européens se sont aussi entendus pour mieux coordonner leurs stratégies vaccinales : Mme von der Leyen a assuré que les futurs vaccins seraient disponibles pour tous les Etats « en même temps et aux mêmes conditions », en fonction de la taille de leur population. Pour ce faire, la Commission demande aux Etats de fournir leurs plans nationaux, afin qu’elle s’assure que les infrastructures nécessaires sont bien prévues.

La fermeture des frontières en question

Autre priorité discutée lors du sommet virtuel : la liberté de circulation, mise à mal au printemps au début de la pandémie. La chancelière allemande, Angela Merkel, a appelé ses homologues à ne pas refermer leurs frontières : « Pour l’Allemagne, pays au milieu de l’Europe, il est important que les frontières restent ouvertes, que l’économie continue de fonctionner, et que nous combattions la pandémie de concert », a-t-elle déclaré, selon un communiqué de Berlin.

« Nous avons tiré les leçons de la première vague, quand le réflexe du début de la crise avait été de fermer les frontières », a estimé devant la presse le président du Conseil européen, Charles Michel.

Bruxelles propose qu’aux frontières intra-européennes les « voies réservées » pour le transport de marchandises, jusqu’alors limitées au fret routier, s’étendent aux transports ferroviaires, aériens et fluviaux : « C’est une bonne avancée pour protéger le marché unique », a commenté Ursula von der Leyen. La Commission entend également faciliter les voyages indispensables en mettant en place « d’ici à la fin de l’année » un formulaire européen unique. Elle appelle à harmoniser les règles de quarantaine comme la reconnaissance mutuelle des tests.

Multiplication des mesures-chocs en Europe

L’Europe, débordée par la violence de la deuxième vague de coronavirus, multiplie les décisions-chocs. La Belgique, pays où le coronavirus circule le plus intensément, a convoqué vendredi une nouvelle réunion de crise. « Le pire reste encore à venir », a jugé le porte-parole du gouvernement pour le coronavirus, Yves Van Laethem.

En Espagne, les députés ont approuvé jeudi la demande du gouvernement de prolonger pour six mois l’état d’urgence sanitaire.

En Angleterre, de nouvelles régions vont être placées samedi au niveau d’alerte 2, interdisant aux habitants concernés de rencontrer des personnes n’appartenant pas à leur foyer à l’intérieur.

En Grèce, la deuxième ville du pays, Thessalonique, va voir dès vendredi ses bars et restaurants fermer. Tout en excluant un confinement général comme au printemps, le premier ministre, Kyriakos Mitsotakis, compte annoncer vendredi « un plan d’action d’un mois (…) pour prévenir le pire ».

Hausse inédite des cas quotidiens aux Etats-Unis

Les Etats-Unis ont franchi pour la première fois la barre des 90 000 contaminations en vingt-quatre heures, avec quelque 91 290 nouveaux cas entre mercredi et jeudi soir, selon un comptage de l’université Johns-Hopkins.

Sur la même journée, 1 021 personnes sont mortes du Covid-19 dans le pays, de loin le plus touché au monde en nombre de morts. Les Etats-Unis recensaient au total jeudi soir plus de 228 000 décès depuis le début de la pandémie, et près de 9 millions de cas. Actuellement, la situation la plus difficile concerne le nord des Etats-Unis et le Midwest.

Source : Lemonde.fr

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