Renforcer les écosystèmes locaux et limiter le recul de nos côtes. En marge de la COP27, SUNREF Maurice, le label de finance verte de l’Agence française de développement (AFD), a organisé un atelier de travail sur la question de la ‘Réhabilitation et la protection des zones côtières’ le 14 novembre au Labourdonnais Waterfront Hotel à Port-Louis. Les représentants des services publics et du secteur privé s’y sont réunis pour discuter sur le sujet.

La planète se dirige droit vers « l’enfer climatique ». C’est avec ces propos volontairement alarmistes que le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a ouvert la COP27 (Conference of Parties) qui se tient à Charm El-Cheikh en Egypte. Ceux-ci visaient à mobiliser la communauté internationale à revoir à la hausse ses ambitions en matière de lutte contre le changement climatique. Car force est de constater que dans l’état actuel des choses, la crise climatique provoque des événements extrêmes sur toute la planète qui ne cessent d’empirer, et qui représentent une menace directe pour les Petits Etats Insulaires en Développement (PEID) comme Maurice, en particulier. En effet, outre des inondations plus fréquentes, des cyclones plus intenses et leur vulnérabilité face aux maladies émergentes, les PEID devront apprendre à conjuguer avec une problématique existentielle : la montée du niveau de la mer.

C’est dans cette optique que SUNREF Maurice, dont l’objectif est de stimuler les investissements dans les projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique à travers des « green loans » comprenant des primes de l’ordre de 5 % à 16 % du montant des prêts, a tenu à rassembler les acteurs directement concernés par cette problématique. Au programme : un rappel des enjeux de vulnérabilité des zones côtières dans le contexte climatique des pays insulaires soumis à des évènements climatiques réguliers et intenses avec en toile de fond l’étude des risques côtiers menée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pour le gouvernement mauricien en co-pilotage avec le ministère de l’Environnement, de la gestion des déchets solides et du changement climatique. Cette étude est financée par l’AFD.

Au cours de l’atelier de travail, les intervenants ont rappelé que Maurice, de par son emplacement géographique, reste extrêmement vulnérable aux aléas côtiers. Selon les chiffres officiels, le niveau de la mer monte de 5,6 mm et 9 mm annuellement à Maurice et Rodrigues, respectivement, alors que la moyenne mondiale est de 3,3 mm. Au-delà des implications environnementales et sociales de ce phénomène, qui sont aussi nombreuses que complexes, celui-ci présente également d’importants défis économiques pour un pays à vocation touristique.

Il a été également question du cadre réglementaire des travaux en zone côtière, de l’importance des études d’impact environnementales et sociales, des solutions pouvant être mises en œuvre qui sont respectueuses des écosystèmes marins et terrestres (Nature-Based Solutions). SUNREF Maurice fait ressortir que des solutions aux problèmes urgents de retrait des côtes et de submersion marine existent mais elles nécessitent l’implication de toutes les parties prenantes, c’est-à-dire l’Etat, les opérateurs du l’littoral, les riverains, les pêcheurs et le public mauricien, en raison de leur nature multidimensionnelle, (implications environnementale, économique, sociale…).

Facebook Comments