Sans ambages, on pointe du doigt l’actuel secrétaire général du parti. Ajay Gunness, pensent certains de ses camarades, a trop de coudées franches depuis le départ de Pradeep Jeeha et Steven Obeegadoo. Quelques cadres mauves s’opposent donc frontalement à ce qu’il soit reconduit au secrétariat général.

On l’accuse notamment d’avoir été à l’origine de la reconfiguration des votes entre l’élection du comité central (CC) mauve, le 24 juin, et la désignation des membres du bureau politique (BP), ce samedi. La méfiance est telle qu’un «audit» du vote de ce 30 juin a été demandé.

Si les membres du CC mauve peuvent voter pour jusqu’à 30 candidats, certains d’entre eux auraient choisi seulement une dizaine de personnes d’un profil précis. Ce qui a abouti à faire élire 9 mauves issus de la communauté majoritaire parmi les 10 premiers du BP, ce 30 juin.

C’est la preuve d’une concertation préalable, affirment ceux qui s’opposent à l’actuel secrétaire général. Soulevée lors de la réunion du bureau politique de ce 2 juillet, la question n’a pas été tranchée. Car d’autres voix se sont fait entendre pour réclamer un autre audit, cette fois-ci du vote du CC, afin de déterminer si un autre type de consigne de votes a été émis et suivi lors de ce scrutin.

Le «consensus» pas encore trouvé, évoqué par Paul Bérenger, ce 2 juillet, dépend directement du sort d’Ajay Gunness. Quelques-uns réclament sa relégation pure et simple à un autre poste, pour permettre à Reza Uteem de reprendre le secrétariat général. D’autres suggèrent la scission du secrétariat général entre deux personnes aux pouvoirs réduits. Une troisième faction plaide, elle, en faveur de la nomination de Gunness à un poste qui ferait de lui une sorte de First Deputy Leader qui aurait préséance sur d’autres Deputy Leaders comme Reza Uteem ou Arianne Navarre-Marie.

En face, toutefois, une frange favorable à Gunness explique que changer le poste de l’actuel secrétaire général reviendrait à blâmer publiquement sa gestion du parti. Hors de question, donc, pour ces membres du BP de muter celui qui était 11e aux élections du CC puis 4e à celles du BP.

Ceux qui regardent Reza Uteem avec défiance affirme d’ailleurs que c’est pour cela que l’actuel Deputy Leader du parti a boudé la réunion du BP de ce 2 juillet. Il l’aurait fait après avoir appris que Gunness et ses alliés campent sur leur position. Uteem est resté injoignable ce matin, nous n’avons pu confirmer auprès de lui si c’est bien la raison pour laquelle il s’est absenté de la réunion après avoir confirmé qu’il serait présent.

Dans l’impasse, d’autres membres du BP se font presque menaçants : si Paul Bérenger s’entête à maintenir Gunness à son poste, il aura d’autres «surprises». Les uns laissant planer la possibilité de démissions. Face à cette situation, Ajay Gunness est peu loquace. «Dans toutes les élections, on cherche à trouver un bouc émissaire. Cette fois-ci, c’est moi», philosophe-t-il.

Occupé à gérer les factions au sein du BP, Paul Bérenger a relégué au second plan la nomination de 8 personnes au BP. S’il estime que Karen Foo Kune est une repêchée de choix, afin de retrouver une diversité perdue à la direction du parti depuis le départ de Kee Chong Li Kwong Wing, Paul Bérenger joue la prudence par rapport à Madun Dulloo. Dont le possible repêchage est perçu comme un signe du «communalisme scientifique» pratiqué par le leader du parti. Sur ce point, un consensus semble s’être dégagé : la question Dulloo ne sera pas tranchée dans les jours à venir.

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