Le ‘lockdown’ a été prolongé. Le 1er avril a ouvert la voie à une nouvelle normalité. Un terme utilisé lors du premier grand oral du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, l’an dernier, pour la présentation du Budget. A cette époque, le pays venait tout juste de traverser une première vague de la pandémie qui a impacté notre PIB par 15 % sur l’année 2020.

Pour faire écho au ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, « le virus sera là pour bien longtemps et il faudra vivre avec ». Les centres commerciaux, les magasins et les boulangeries sont désormais ouverts mais avec des restrictions et des mesures sanitaires renforcées. Les sorties se font par ordre alphabétique et les employés brandissent leur précieux sésame, le Work Access Permit (WAP). L’objectif est de mieux réguler les déplacements des uns et des autres. Certes, il devient vital que l’économie tourne, même si ce n’est pas à plein régime. Or, avec une hausse régulière du nombre de cas positifs de Covid-19, d’aucuns s’insurgent contre le fait que l’économie soit privilégiée au détriment de la santé publique.

Malgré une certaine confusion quant à un déconfinement partiel, le but principal de cette démarche gouvernementale serait à ce stade de redémarrer uniquement les activités économiques pour accompagner les activités essentielles qui opéraient déjà depuis le 10 mars. La logique n’est en aucun cas de relancer les loisirs et les rassemblements pour une vie normale alors qu’on fait face à la crise sanitaire. Avec près de 450 cas recensés jusqu’à maintenant, c’est-à-dire 33 % de plus que lors de la première vague, la gestion de la crise s’avère compliquée. Au début de l’année, le pays étant Covid-Safe, une reprise économique semblait évidente, surtout que des agences comme Moody’s prévoyaient une croissance de près de 8 % pour cette année. Cette deuxième vague a malheureusement chamboulé toute cette dynamique qui se profilait depuis le dernier trimestre 2020. Il semble que le choix santé publique vs économie ne tienne plus. Il est cependant essentiel de relancer les activités de manière prudente tout en maintenant le combat sanitaire (1. Lockdown 2. Contact Tracing 3. Vaccination en cours 4. Se procurer davantage de vaccins) et d’exiger des précautions de la part de tous. Comme plusieurs pays le font et ce depuis avril de l’année dernière. Ils continuent à travailler tout en faisant le nécessaire pour se protéger, pour protéger leurs proches et de facto la population.

Malgré les difficultés économiques qui découlent de la pandémie, les mesures mises en place ont soulagé les ‘self-employed’ ainsi que les entreprises qui ont perçu l’équivalent d’un demi-mois de salaires des employés. Par ailleurs, le One-Off Grant Scheme de Rs 10 000 déjà versé aux ‘self-employed’ a été accueilli aussi bien par les syndicalistes que les politiciens de tous bords. A l’image d’autres pays, une politique économique et une politique de la santé vont de pair pour combattre ce virus et répondre aux exigences des Mauriciens. C’est en conjuguant ces deux thématiques qu’une relance est possible.

Dirish K. Noonaram

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