OMJ Company est un cluster faisant partie du groupe Omarjee, un groupe familial créé en 1970. OMJ Company comprend Omarjee Aviation, Omarjee Holidays et OMJ Commercial. Comme on fait partie d’un groupe, cela nous permet d’avoir du support. Donc, effectivement l’année a été assez, je ne vais pas dire compliquée, mais spéciale par rapport aux évènements survenus. Disons que cela a été très compliqué, tout d’abord avec les ‘lockdowns’, au niveau du groupe. Nous devons rester vigilants. Nous avons fait beaucoup d’efforts pour limiter toute situation difficile. Comme toute compagnie, je pense, nous avons dû faire pas mal de sacrifices, réduire des coûts par rapport aux années précédentes. Nous espérons, néanmoins, un avenir meilleur. Il faut aussi souligner, comme d’autres compagnies dans le domaine, nous avons eu droit au Wage Assistance Scheme du gouvernement.

Comment avez-vous géré la crise de la Covid-19 au niveau de votre entreprise ?
On a quand même fait des efforts en réduisant les coûts là où c’était possible. Souvent, ce sont des coûts opérationnels où nous avons la possibilité de le faire. Dès mars 2020, on a fait le maximum pour préserver l’emploi. En décembre, nous sommes assez contents d’avoir pu atteindre ce but et quand même encore une fois grâce à l’aide du gouvernement. Nous avons vraiment apprécié et c’est pour cela qu’il faut souligner que cette aide a été une réelle planche de salut. Comparativement à d’autres pays où les gouvernements n’ont pas forcément aidé à sauver l’emploi.

OMJ est présente dans plusieurs secteurs. Quelles sont les activités qui ont été les plus affectées ?
On est dans différents domaines. Cela nous permet d’avoir une certaine flexibilité. Mais ce n’est un secret pour personne, l’aviation a été touchée en premier. En mars, vos collègues journalistes me posaient la question parce qu’on représente Alitalia. En février, les cas augmentaient en Italie. Donc, j’avais effectivement dit que nous étions touchés économiquement. Mais il faut tout de même dire que le gouvernement a pris une bonne mesure en fermant les frontières à temps. Je pense que cela a été une bonne décision. Financièrement et économiquement c’est dur mais au moins, nous avons quand même une vie normale ici et à Rodrigues. C’est cela le plus important.

On présume qu’Omarjee Aviation et Omarjee Holidays ont subi de plein fouet les effets de la pandémie. Quelles sont les stratégies que vous avez adoptées alors que les frontières restent fermées ?
Disons que nous sommes assez limités. Actuellement, il y a Rodrigues comme destination en termes d’opération normale que nous pouvons proposer au niveau d’Omarjee Holidays. Au niveau d’Omarjee Aviation, actuellement l’activité est à zéro. Mais au niveau d’Omarjee Holidays on se focalise sur les activités de Rodrigues. C’est le premier point. Et puis nous avons un vol sur Dubaï qui nous permet d’avoir une petite clientèle. Souvent ce sont des expatriés qui viennent à Maurice ou qui repartent, ça c’est le deuxième point. Et puis le troisième point, nous avons essayé de réinventer des excursions ou des sorties que nous proposons aux Mauriciens, ce que nous proposions auparavant aux étrangers. Bien entendu à des prix plus intéressants pour permettre aux Mauriciens de redécouvrir leur pays. Il ne faut pas oublier que les Mauriciens ne peuvent pas voyager et ont ainsi la possibilité de poser un nouveau regard sur leur île.

Quel est votre regard sur le secteur du tourisme ?
Avec la Covid, le secteur du tourisme a été le premier touché. Quand on parle de touristes on parle forcément de l’aviation parce que les deux sont liés. Nous sommes sur une île et les arrivées touristiques se font par avion, par bateaux de croisière. Personnellement, si on se base sur les prévisions de l’IATA, un retour à la normale est prévu dans deux ou trois ans dans les ‘worst-case scenario’. Le problème que nous avons actuellement c’est que dans certains pays, nous avons une offre plus élevée que la demande car les frontières sont fermées. Il y a des pays qui sont retournés dans un ‘lockdown’ partiel. Le secteur est touché à différents niveaux. Je pense qu’il faut être optimiste surtout concernant les vaccins. Bien sûr que ce sera fait par phases avec les businessmen qui vont recommencer à voyager et puis ce sera pour le ‘leisure’.

Si des mesures sont attendues de la part du gouvernement, il n’est pas aussi de la responsabilité du secteur privé de se réinventer ?
Des fois quand on est mis devant les faits on apprend à se réinventer. Je vous donne un exemple. Très peu de gens connaissaient l’application Zoom qui a pris son envol à partir de mars. La façon de communiquer a évolué ‘over night’. Des choses vont changer… la façon de voyager, la façon d’agir, la façon de faire le business. Il y aura du changement dans le tourisme et l’aviation. Je pense que la gestion des entreprises aussi va changer avec plus d’accent sur le ‘Risk Assessment’.

Comment OMJ Company pense-t-elle rebondir ? Est-ce qu’une diversification de vos activités est à l’ordre du jour ?
Comme je disais, nous sommes là depuis 50 ans. Nous faisons de notre mieux. Sans être trop philosophique, il y a des événements difficiles et il faut rebondir et avancer. Le projet avec Korean Tobacco date du début d’année mais cela a démarré en septembre. On est prudent même si on a un accord car on ne sait pas comment les choses vont évoluer. On n’encourage personne à fumer mais on propose une nouvelle gamme de produits. C’est un secteur très contrôlé avec des lois sévères.

En tant que jeune Executive Director faisant partie d’un groupe qui existe depuis plus de 50 ans, quel est votre état d’esprit face à ces défis ?
Disons que moi je reste assez prudent par rapport à tout cela. Je suis dans un groupe familial qui a commencé dans les années 70 avec mon grand père, mon papa et ses frères et là nous sommes la troisième génération qui gère la compagnie. Ce que je dis à mes collègues et collaborateurs, il faut voir l’aspect positif et non les réalités telles que le confinement, les fermetures etc. Une crise quelle qu’elle soit, elle va passer. Nous devons tenir bon, faire des efforts et avoir des convictions sans vraiment tomber dans le négatif. Mon état esprit est de ne pas lâcher. J’espère que nous sortirons de cette crise avec une certaine expérience par rapport à la gestion des risques.

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