Un webinaire organisé mercredi dernier interpelle plus d’un. Jean-Michel Pitot, CEO d’Attitude Hospitality Management Ltd, Afsar Ebrahim, fondateur de Kick Advisory Services, Rama Sithanen, ancien ministre des Finances et actuel Chairman du groupe Sanne, et Fazeel Soyfoo, modérateur et associé chez Andersen Mauritius, ont animé cet évènement. Rama Sithanen identifie les paramètres d’une sortie de crise et estime à Rs 20 milliards les économies réalisées sur le dernier budget et les fonds inutilisés, susceptibles de donner au Trésor public une certaine marge de manœuvre pour financer le déficit budgétaire du prochain budget, s’élevant à 11 % du Produit intérieur brut (PIB).

Rama Sithanen s’appuie sur le contexte économique et sanitaire actuel pour affirmer qu’il est difficile à ce stade de définir une stratégie de sortie de crise étant donné qu’avec l’apparition de nouveaux variants de la Covid-19, la population s’interroge légitimement sur les difficultés auxquelles fait face le pays, et ce depuis le premier trimestre 2020. Il soutient par ailleurs qu’on ne peut avancer avec certitude que la vaccination seule est une solution aujourd’hui. Ainsi pour cette réouverture, même si la campagne doit être poursuivie avec plus d’agressivité, on n’est pas sûr que la Covid soit derrière la porte.

D’aucuns ont été choqués par la dénomination de « zombies » pour qualifier certaines entreprises. L’actuel Chairman du groupe Sanne a soutenu que le gouvernement ne pourra pas sauver toutes les entreprises. Ce serait, selon lui, un gaspillage des fonds publics, de sauver des « zombies ». Or, la stratégie du gouvernement jusqu’ici a été de donner le maximum de soutien non seulement aux grosses entreprises mais aussi aux PME et aux ‘self-employed’, afin de limiter les fermetures d’entreprises et éviter une crise sociale due au chômage de masse.

L’ancien ministre se demande aussi jusqu’à quand le Wage Assistance Scheme ainsi que les autres plans de soutien seront maintenus. Il avance aussi que plusieurs entreprises ne tiendront pas le coup, une fois que ces accompagnements seront enlevés. « You cannot save everybody. If you are going to save zombies and prevent the restructuring of the economy because you will throw money down the drain. Your support must be targeted, selective, timely, efficient. You must target those companies that are viable but affected by the pandemic and at the same time you need to revamp, transform, diversify and re-invent the economy”, a soutenu ce dernier.

A cela, Amar Deerpalsing, président de la Fédération des Petites et moyennes entreprises (PME) rétorque : « Comment peut-on qualifier une entreprise de viable ou non ? Les restaurants sont un exemple concret. La solution des ‘take away’ surtout pour ceux qui opèrent dans des lieux très éloignés, comme à Chamarel marchent-ils ? Personne ne le sait vraiment car nous sommes en une période sans précédent. Le futur est encore incertain ».

Le président de la Fédération des PME explique que la majorité des entreprises en crise le sont à cause de la Covid-19 et elles méritent une « seconde chance » et donc d’être soutenues surtout en cette période. « Si nous perdons ces entreprises, nous les perdons à tout jamais. Il est beaucoup plus facile de sauver une entreprise aujourd’hui que d’en créer une ». Selon ce dernier, perdre ces entreprises entraînerait inéluctablement dans son sillage une hausse du chômage.

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